Le site de la nouvelle zone industrielle dédiée à l'activité pétrochimique de Sonatrach s'étale sur 6 400 hectares. L'enveloppe financière allouée au projet de la troisième centrale électrique de l'Algérie avoisine 1,5 milliard de dollars. Ce chantier, une fois réceptionné, permettra au secteur de l'énergie de couvrir l'ensemble de l'Oranie, mais aussi de vendre de l'énergie électrique pour le pays voisin, le Maroc. L'Algérie exportera bientôt de l'énergie électrique vers le Maroc. La chose n'est pas aussi mince que cela puisse paraître, certes, mais de gros moyens sont déployés pour que ce projet puisse bientôt voir le jour afin de greffer sa quatrième vocation, après l'agriculture et le tourisme, à la région de Aïn Témouchent où la troisième plus grande centrale électrique de l'Algérie sera érigée. Une station productrice de 4 fois 400 mégawatts qui alimentera toute l'Oranie, d'une part, et de fructifier cette activité à travers l'exportation de l'électricité, d'autre part. Et si le Témouchentois n'est actuellement couvert qu'à hauteur de 60% en matière d'énergie électrique, il le sera intégralement une fois ce chantier réceptionné. Cette station nous dit-on, la troisième après celles de Tipasa et d'El-Tarf, permettra d'identifier d'autres besoins, surtout que la région recèle de grosses potentialités agricoles, touristiques et industrielles. L'enveloppe financière allouée au projet de la troisième centrale électrique de l'Algérie étant estimée à quelque 1,5 milliard de dollars, des milliers d'emplois seront ainsi créés pour apporter le taux de chômage à son plus bas niveau, sachant que le taux actuel est le plus faible à l'échelle nationale. Le projet de Medgaz lancé, les pipelines seront mis à l'essai au courant du deuxième semestre de l'année en cours et permettront d'exporter vers plusieurs pays un volume global de 8 milliards de mètres3/an. Mais il y a aussi ce gigantesque projet de création d'une zone industrielle pour la compagnie pétrolière Sonatrach. C'est ici que toutes les activités pétrochimiques seront concentrées. Un site de 6 700 hectares réduit, après étude, à 6 400 hectares pour parer aux catastrophes à cause des habitations limitrophes. De gros investissements seront consentis dans cette zone pour devenir un pôle d'énergie et de l'industrie pétrochimique. Ces projets viennent se greffer à trois grandes unités industrielles, dont celle du groupe Henkel, du site d'Al Amria et de la cimenterie de Béni Saf. Cette dernière qui développe annuellement un volume de production de 1 million de tonnes/an bénéficiera bientôt d'une expansion d'activité pour apporter ce volume à 2 millions de tonnes/an. Les populations des zones rurales stabilisées à hauteur de 80% Aïn Témouchent fait sa mue. À un rythme accéléré et une dynamique à même de récupérer les retards accusés pendant la décennie rouge des années 1990. Cette région de l'extrême ouest algérien retrouve, du coup, ses multiples vocations, à savoir l'agriculture, le tourisme et la pêche. Le plan opérationnel engagé en 2007 ayant été fructifié, les autorités locales s'attellent à stabiliser les populations des zones rurales après leur retour aux villages et douars abandonnés à cause de l'activité terroriste. Et ce sont 15 localités qui ont bénéficié des 30 plans de développement ruraux intégrés. Ces derniers s'axent essentiellement autour de 4 thèmes fédérateurs, à savoir la modernisation, l'activité économique, la protection des villages et la prise en charge des vestiges et des sites historiques et archéologiques. Aujourd'hui, ce retour a permis à plus de 40% des populations témouchentoises de bénéficier d'activités agricoles rentables, notamment après la décision politique du Président Bouteflika d'éponger les dettes aux fellahs. À ce sujet, pas moins de 80% des dossiers ont fait l'objet d'étude et de réponses positives auprès des banques, même si certaines institutions financières ne jouent pas le jeu pour, surtout que l'Etat a débloqué plus de 430 milliards pour le développement agricole et rural. L'activité avicole a également repris avec en amont la modernisation des 30 caves opérationnelles et le projet de démolition des anciennes caves coloniales totalement délabrés durant les années de braise. Le Témouchentois se base aussi sur la pêche avec les 61 réalisations, dont 50 unités de pêche, d'un coût global de 4,7 milliards de dinars. La production ayant atteint un seuil record, on nous révèle que pas moins de 20 000 tonnes de sardines sont traitées à travers les deux principaux ports de Béni Saf et de Bouzedjar. Au plan tourisme, Aïn Témouchent devra réceptionner, à long terme, ses 10 zones d'extension touristiques (Zet) pour développer des produits d'appel, surtout que cette zone est réputée pour être un lieu de pèlerinage de centaines de milliers de touristes. En ce sens, apprend-on, l'île de Leïla, située sur le cap de Rechgoune et Oulhassa fait actuellement l'objet d'exploration afin de l'ouvrir à l'investissement. La tâche est confiée à un bureau d'études portugais. Probablement, elle sera exclusivement dédiée au tourisme thermal pour ainsi seconder la zone de Hammam Bouhdjar. Autre produit d'appel, les 600 fermes coloniales qui seront incessamment transformées en gîtes touristiques pour encourager la réception des visiteurs. Et si les hôtels Bel Air (I et II), Madrid et le complexe touristique Al Nabil donnent un avant-goût à l'investissement local, il est clair que les 15 projets lancés apporteront une plus-value certaine à la région. Les pouvoirs publics ayant investi des sommes colossales dans les équipements, le logement, les routes, le sport, l'éducation et la santé, Aïn Témouchent demeure ce poumon naturel de l'extrême-ouest algérien avec ses 30 000 hectares de forêts, ses bassins versants, ses ressources superficielles et ses sites paradisiaques.