Le chiffre d'affaires cumulé du secteur des assurances a atteint la somme de 76,5 milliards de dinars, au 31 décembre 2009, contre 67,9 milliards de dinars à la même période en 2008, soit une augmentation de 12,8%. Le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR) a indiqué que les assureurs n'ont pas encore demandé l'augmentation de l'assurance automobile obligatoire. “Pour le moment, nous n'avons pas présenté de dossier. Nous n'avons pas demandé de nouvelles augmentations. Nous n'avons encore rien demandé au gouvernement”, a souligné, hier, M. Latrous Amara, président de l'UAR, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège du Conseil national d'assurance (CNA). Cependant, le président de l'UAR évoque “la préparation d'un dossier pour solliciter une nouvelle augmentation des tarifs automobiles obligatoires”. Plus explicite, M. Latrous affirme que les assureurs risquent de ne pas être écoutés par l'Etat s'ils ne présentent pas des arguments solides qui plaident pour une nouvelle augmentation de l'assurance automobile obligatoire. “L'Etat est en train de nous dire : on vous a autorisé des augmentations de 20% sur deux ans. Vous voulez faire des meilleures affaires dans l'assurance automobile, vous n'avez qu'à vous organiser en conséquence. Il faut lutter contre les phénomènes de fraude, ne pas faire des réductions à tout-va. Il faut faire de la prévention”, a-t-il affirmé. Du coup avant d'introduire la demande d'augmentation, l'UAR examine “d'abord comment améliorer les résultats techniques de la branche. En matière de conjoncture, selon le bilan communiqué par le secrétaire du CNA, au 31 décembre 2009, le chiffre d'affaires cumulé du secteur des assurances a atteint la somme de 76,5 milliards de dinars (hors acceptations internationales de la CCR) contre 67,9 milliards de dinars à la même période en 2008, soit une augmentation de 12,8%”. La branche automobile, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 35,1 milliards de dinars, arrive en première position avec une part de 46% et un taux de croissance de 18,3% dû à la croissance des garanties facultatives qui continuent de tirer la croissance de la branche avec 24% de hausse comparativement à l'exercice 2008. La production de la garantie de responsabilité civile qui a représenté 20% de la production totale de la branche a progressé de plus de 6%. La suppression des crédits à la consommation au 3e trimestre précédée d'un resserrement du crédit par certaines banques dès les premiers mois de l'année aurait entraîné une baisse relative des achats (5% de baisse pour les ventes automobiles à fin 2009) et donc des importations de véhicules qui auraient également diminué sous les effets de la crise économique mondiale. Ce résultat n'aurait eu qu'une légère incidence sur le chiffre d'affaires de l'assurance automobile car en dépit de cette baisse, la valeur globale des véhicules importés n'a baissé que légèrement (-3,3%). Comparativement à l'année précédente, la branche IARD a réalisé un chiffre d'affaires de 28,2 milliards de dinars en progression de 9,9%. La branche incendie, qui a marqué une hausse de plus de 20% provenant de la souscription d'affaires nouvelles en risques industriels, a réalisé plus de 44% de la production de la branche alors que l'assurance construction a connu une hausse similaire de près de 20%. Les deux branches incendie et engineering totalisent près de 80% du volume des primes de la branche. L'assurance des catastrophes naturelles a enregistré une hausse de près de 5% comparativement à la même période de 2008. Le volume des primes émises dans cette branche représente 5% de la production IARD et 2% du chiffre d'affaires du secteur pour l'exercice 2009. L'assurance de responsabilité a progressé globalement de 7% maintenant ainsi sa part dans l'IARD à 7%. La branche transport a enregistré une hausse de 8,1% qui provient essentiellement de la progression du chiffre d'affaires de l'assurance “facultés maritimes” en hausse de plus de 17% en 2009. Il faut signaler que l'assurance du transport maritime (où le transport de marchandises “facultés maritimes” représente plus de 75%) détient près de 65% du portefeuille de la branche. Parallèlement, le volume des importations a connu, toujours au 31 décembre de 2009, une hausse de 10% par rapport à la même période de 2008. La branche “risques agricoles” a connu en 2009 une hausse de 6,4% grâce à la performance réalisée par les assurances animales (+24%), due à la hausse de la production des garanties multirisques avicole et bovine suite à la signature de conventions avec les groupes Oravie et Danone notamment. L'assurance végétale a connu une légère baisse (-1%) à l'origine du ralentissement de la production de la branche (+13% au 30 septembre 2009). Les assurances de personnes ont enregistré une hausse de 5,1%. Les différentes catégories composant le portefeuille de cette branche ont marqué des évolutions contrastées : l'assurance groupe a enregistré une baisse de la production en raison du décalage dans l'enregistrement d'un important contrat, une baisse a également été marquée par la catégorie “vie-décès” du fait du non-renouvellement des conventions signées avec certaines banques dans le cadre du crédit en assurance-décès. Ces deux branches ont détenu chacune en 2009, 30% du chiffre d'affaires des assurances de personnes. À l'inverse, des augmentations ont été enregistrées dans la garantie accidents (+18%) et l'assurance “assistance” (+35%) dont le poids a atteint plus de 12% en 2009. Incontestablement, c'est au niveau des assurances de personnes (accident, maladie, prévoyance, capitalisation) que le potentiel est le plus important en liaison avec un niveau d'épargne des ménages énorme et une offre d'assurance quasi nulle, notamment en matière de prévoyance et de capitalisation. “Les assurances des personnes ne sont pas développées”, reconnaît le vice-président de l'UAR, M. Bala Tahar, qui a avancé tout de même des raisons objectives. Cependant, le président de l'UAR est convaincu que la filialisation des assurances des personnes va booster la production de la branche, mais aussi permettre le développement de nouveaux produits et services. Par ailleurs, M. Latrous estime que “si on veut encourager l'épargne, il faut apporter certaines mesures pour encourager la souscription des assurances des personnes”.