Après plus d'une dizaine d'années, la zone d'activités de la daïra d'Oued Tlélat est toujours dépourvue de rejet des eaux usées industrielles. Pourtant, plusieurs délégations officielles des autorités locales et nationales ont visité le site et des promesses ont été faites sans être tenues. Du coup, les eaux usées des entreprises, certaines de renommée internationale, se déversent sur les terres agricoles avoisinantes provoquant une vraie catastrophe écologique. Plusieurs hectares ont été inondés par des eaux polluées et les exploitants agricoles n'ont pu faire grand chose face aux pollueurs. De son côté, une usine de boissons gazeuses n'hésite pas à déverser ses eaux polluantes dans un petit canal, à ciel ouvert, réalisé pour l'objectif à quelques mètres de l'usine sans se soucier des conséquences de cet acte. Sur place, nous avons pu constater de visu l'ampleur des dégâts et respirer les odeurs nauséabondes qui se dégagent. Des fois, la société utilise des camions citernes pour transporter ses eaux polluées pour les déverser quelques kilomètres plus loin à Oued Tlélat, provoquant une autre catastrophe écologique qui touche la zone humide protégée d'Oum El Ghellaz, où le lac est complètement pollué et fait les frais de l'anarchie qui règne. Mais, ce que ne comprennent pas les citoyens, c'est la décision de réaliser une zone d'activités, certes rentable pour les caisses de la commune, mais une bombe à retardement pour toute une région car sans rejet des eaux usées. Les activités d'une laiterie, d'une usine de boissons gazeuses de grande marque, des moulins, d'une entreprise d'aliments de bétail, ou pharmaceutique… nécessitent un rejet bien que la loi exige aussi le traitement des eaux polluées par l'entreprise au moyen de sa propre station d'épuration, avant de les déverser dans la conduite des eaux usées. Mais un responsable espagnol de la Seor enfonce le clou. “Il est interdit de déverser les eaux usées industrielles dans les conduites des eaux usées de la commune. Il faut trouver une autre solution”, affirme le premier responsable du département chargé de la gestion des conduites des eaux usées, de l'entreprise Seor de la wilaya d'Oran, lors d'une rencontre organisée au siège de l'APC citée. Cependant, face au mutisme des responsables, le massacre écologique continue et cela dure depuis des années. “L'Etat a les moyens financiers pour réaliser un rejet et une conduite. Il faut juste frapper à la bonne porte”, explique un universitaire. Mais où est cette bonne porte ? s'interrogent tous les amoureux de la nature et certainement les industriels de la zone d'activités. Avec ses 30 milliards de budget annuel, la commune peut financer le projet de réalisation d'un rejet car la zone est la mamelle principale de ses recettes fiscales. Mais, les élus répondront certainement que la gestion de la zone d'activités n'incombe pas à l'APC. En fait, à personne si on se fie aux réponses de certains responsables qui se rejettent la balle à propos de la gestion de ces zones d'activités, créées par l'agence foncière dans les années 1990 dans l'urgence et la précipitation.