La crise de logement a de beaux jours devant elle. Les demandes s'entassent, les chantiers tentent, tant bien que mal, de respecter les délais de réalisation malgré la hausse des prix des matériaux de construction, surtout celle du ciment qui frôle les 700 DA/sac, et les citoyens en quête d'un logement ne savent plus à quel saint se vouer. Du coup, un grand nombre de citoyens réalisent leur toit de fortune pour s'abriter du froid et de la chaleur. Le bidonville de la commune de Sidi Chahmi, où pas moins de 350 familles y vivent, est la parfaite illustration de la situation. Même les fermes des EAC (exploitation agricole collective) de toute la daïra d'Es Sénia sont envahies par des indus occupants qui s'approchent de la ville pour diverses raisons. Oran étouffe, Oran souffre ! Les milliers de logement programmés dans la wilaya paraissent insuffisants face à l'ampleur de la demande car les 26 communes de la wilaya d'Oran connaissent la même situation à propos de la crise de logement. Bir El Djir, Oued Tlélat, Aïn el Turck, Boutlélis, Arzew… font face aux constructions illicites et bidonvilles, mais sans succès devant l'ampleur du drame, puisque c'en est un. Le cas du bidonville d'Oued Tlélat à la ferme El Frédo, où pas moins d'une soixantaine de familles y prennent refuge, dont certaines occupent les lieux depuis une vingtaine d'années, donne le tournis. Après des centaines de lots sociaux à bâtir et des dizaines de logements sociaux distribués, les familles croupissent toujours dans un ghetto où boue, eaux usées, pollution, misère et maladie côtoient les habitants. Comment y faire ? La solution miracle réside dans l'offre et la demande. Oran, ville méditerranéenne, capitale de l'Ouest, n'arrive toujours pas à se débarrasser des misères. Outre les bidonvilles qui l'encerclent, les espaces verts se rétrécissent et le béton avale tout sur son passage. Cependant, les 7 000 unités qui seront livrées en 2010, alors que plus de 24 000 sont en cours de réalisation, soit le 1/3, prouve que le chemin est encore long. L'éradication des bidonvilles d'Oran doit être définitive.