42 personnes au total ont été déclarées sous mandat d'arrêt, jeudi dernier, par la chambre d'accusation de la cour d'appel d'Alger, en second degré de la mise sous détention après l'ordonnance émise par le juge d'instruction et des notifications pour les prévenus de se présenter sous 48h à la prison de Serkadji. Accusées de transferts illégaux de devises vers l'Espagne, depuis presque une année, ces personnes avaient été interrogées, dans un premier temps, par la police puis inculpées par le parquet, avant d'être interdites de sortie du territoire national. Des sources non confirmées parlent de plus de 600 millions d'euros transférés et déposés dans les banques ibériques en deux ans. Cette affaire, qui a éclaté suite à une liste des autorités sécuritaires espagnoles, a ébranlé la capitale de l'Ouest algérien puisqu'elle impliquait nommément un important promoteur immobilier, connu et apprécié par ses pairs. Sur cette fameuse liste figurent également le nom d'un opérateur de ferraille, d'un importateur de viande congelée, d'un autre promoteur immobilier et d'un importateur de vêtements. Les convoyeurs passaient par les ports ou les aéroports du pays et on parle de sommes oscillant entre cent et un demi-million d'euros à chaque transfert avant d'atterrir dans les banques espagnoles, où il est déclaré sans la présentation d'un quelconque débit de banque. Dans de nombreux cas, les personnes listées se sont avérées n'être que des passeurs. En Espagne, les devises transférées ont été investies dans l'immobilier sur la côte ibérique, victime de la crise économique.