Comme chaque année et durant près d'un mois, la délégation de l'Union européenne en Algérie, en collaboration avec les services culturels des Etats membres, organise le Festival culturel européen en Algérie. Un rendez-vous qui depuis sa création fidélise le public et devient quasi incontournable dans le paysage culturel algérien. C'est l'Espagne qui a eu l'honneur d'ouvrir “le bal” (c'est elle qui assure la présidence tournante de l'Union européenne). Venue tout droit du pays ibérique, la formation de jazz D'3 – un trio comme son nom l'indique – a tenté de charmer le public. Dans son allocution d'ouverture, Mme Baeza, ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, abordera entre autres le programme de cette 11e édition : musique, danse, cinéma, spectacles pour enfants. De même pour le directeur de l'Institut Cervantès d'Alger qui, lui, donnera le programme espagnol lors de ce festival, mais aussi présentera le groupe de jazz. Dans une salle pleine, le trio, composé de Jorge Pardo (saxophoniste), Francis Posé (contrebassiste) et José Vazquez (batteur), faisait découvrir sa musique à l'assistance : un jazz-fusion. Mélangeant les styles, le groupe travaille dans le brassage : jazz et flamenco. Depuis sa création en 1995, cette formation a fait de la fusion jazz-flamenco son cheval de bataille. Pour s'exprimer à travers cette musique, pleine d'énergie, les trois musiciens au talent plus qu'avéré interprètent, selon les spécialistes, “une musique enveloppante et singulière”. Singulière par l'orchestration très jazz du flamenco, une musique sacrée en Espagne. Avec trois CD à son actif, D'3 a effectué des tournées qui l'ont mené un peu partout dans le monde, que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie. Pour ce concert d'ouverture, le programme choisi était de bonne facture, mais un tantinet timide, voire timoré. Il n'y avait pas cette énergie explosive qui vous happe, qui vous habite. C'est le saxophoniste et flûtiste, Jorge Pardo, qui se jettera à l'eau le premier, avant d'être rejoint par ses deux complices, Francis Posé et José Vazquez. Eux trois s'attelleront, une heure durant, à exécuter des compositions alliant jazz et autres sonorités. La plus présente est celle du flamenco. Toutefois, on en retrouvait d'autres rappelant pour certaines l'Afrique et pour d'autres les pays celtes. Le contrebassiste, Francis Posé, dans son numéro solo, tout en grattant les cordes de sa contrebasse, tapait du pied pour plus de cadence et de rythme. Quant à Jorge Pardo, quand il joue à la flûte traversière, c'est une complainte qui en sort, emplissant la salle de spectacles. Il en est de même pour le batteur José Vazquez qui se déchaînait presque sur son instrument. De morceau en morceau, et ce jusqu'à la fin du concert, les trois jazzmen jouaient soit en solo soit ensemble, instaurant ou plutôt créant une certaine ambiance rappelant les clubs calfeutrés new-yorkais.