Cela fait plus de deux mois que le programme des interventions de chirurgie générale est à l'arrêt au niveau du Centre hospitalo- universitaire (CHU) de Sétif. Selon des sources concordantes, les chirurgiens de l'hôpital n'assurent qu'un nombre minimum d'opérations chirurgicales dans le cadre des urgences dont l'appendicite, la péritonite et les interventions suite à la perforation de l'estomac. Des centaines de malades, inscrits sur la liste dudit service attendent une convocation pour se faire opérer au niveau de cette structure qui dessert un bassin de plus de 5 millions d'habitants. Le prétexte de cet arrêt des interventions est le manque de fil chirurgical. Pour avoir de plus amples informations, nous avons essayé de contacter les responsables du CHU. Cependant, nos tentatives sont restées vaines. Des médecins généralistes et des paramédicaux affirment que le fil chirurgical existe. “À ma connaissance, ils ont le fil et tout ce qu'il faut pour les interventions chirurgicales mais ils ne veulent pas travailler, on ne sait pas pourquoi ?” dira un infirmier du service. Cela se passe au moment où les Sétifiens attendent depuis plus de deux ans les interventions de pointe, à savoir la greffe du rein et l'implant cochléaire. Ces deux dernières, pratiquées dans la plupart des CHU du pays, sont reportées à Sétif pour absence de plateau technique adéquat. Des promesses ont été données à l'ancien ministre Amar Tou. En effet, lors d'une visite du ministre, des responsables du CHU avaient pris l'engagement de procéder à la première greffe rénale, au niveau dudit établissement, à la fin du mois de mars 2007. Plus de trois années sont passées et rien n'incite à l'optimisme car personne n'en parle et aucun indice ne donne l'impression que les préparatifs vont bon train et qu'une greffe rénale s'annonce à l'horizon. L'instabilité au niveau de la direction de cet établissement ainsi que le désintéressement total de la part des responsables locaux qui ne se rendent à l'hôpital que pour l'inauguration officielle d'un séminaire dans le cadre de la formation médicale continue, n'encourage guère les gens qui veulent travailler. Les malades et leurs proches parents attendent avec impatience que ces projets soient mis dans l'agenda du nouveau DG afin de mettre fin au calvaire qu'ils endurent. En attendant, le CHU Saâdna-Abdennour de Sétif ressemble beaucoup plus à une grande salle de soins.