Des conventions ont été signées hier avec les groupes Cevital et Algérie Télécom et les journaux El Watan et Echaâb pour des stages et des recrutements. L'université de Dély-Ibrahim a rompu hier avec les célébrations protocolaires pour offrir aux étudiants une toute autre vision de ce que devrait être l'université qui, aujourd'hui, s'ouvre à l'environnement économique. Aussi, des conventions ont été signées avec des groupes économiques prestigieux tels que Cevital et Algérie Télécom et les journaux El Watan et Echaâb représentant le privé et le public. Deux visions paradoxales que la mondialisation a fini par réunir avec pour préoccupation commune le souci de rentabilité. Un paramètre qui suppose l'ouverture de l'université à l'environnement économique et une plus grande implication des entreprises dans l'accueil des stagiaires et les recrutements. À ce propos, le professeur Abdelwahab Rezeig parlera de l'inéluctable triptyque “étudiant, entreprise et recherche” qui, dira-t-il dans son allocution d'ouverture, “devra constituer le véritable moteur à même d'assurer une économie solide”. Le professeur bien au fait des réalités économiques actuellement de par son statut, également, en tant que membre du Cnes, insistera sur la pertinence de la conjugaison des efforts qui, de son avis, “ne peut qu'être fructueuse pour diffuser davantage la culture d'entreprise”. Il cédera ensuite la parole à Issad Rebrab, président du groupe Cevital, qui fera ressortir le rôle du privé dans l'édification, en partie, de l'économie du pays à travers une participation active en termes de création de richesses (investissements, création d'emplois) mais aussi à travers un pourcentage versé chaque année à l'Etat sur la valeur ajoutée et qui peut atteindre les 59%. Ce groupe privé, qui emploie aujourd'hui plus de 12 000 personnes, doit sa success story à un travail acharné mais aussi une persévérance que Rebrab a tenté de communiquer aux étudiants très attentifs à son discours. “Il faut croire au génie algérien et moi j'y crois très fort”, clamera-t-il à l'assistance annonçant son engagement avec l'université de Dély-Ibrahim, tout comme cela a été le cas avec celle de Bab-Ezzouar, Sétif, Oran et Béjaïa. “Tous les stagiaires sont les bienvenus dans mes entreprises mais le recrutement est réservé aux meilleurs”, a déclaré celui qui ambitionne de créer une université d'excellence et d'indiquer que son groupe réparti en plusieurs pôles qui résument dix métiers différents est toujours à la recherche de cadres supérieurs (184). Les opportunités de travail ne manquent pas mais elles sont mal réparties ou mal connues des étudiants livrés en général à eux-mêmes dans une université qui évolue en vase clos à tel point qu'elle ne forme que des futurs chômeurs. Raison pour laquelle l'université de Dély-Ibrahim s'est investie dans cette approche d'adéquation entre la formation et l'emploi, mais dans un cadre organisé à travers la mise sur les rails d'un observatoire pour le suivi des stages. La première tranche consistera à choisir les meilleurs en guise de motivation et de faire bénéficier ensuite un maximum d'étudiants. Moussa Benhamadi, P-DG d'Algérie Télécom, a exprimé, pour sa part, sa disponibilité d'accompagner cette initiative comme AT le fait avec d'autres universités. Dans son élément naturel du fait qu'il soit issu de la famille universitaire, Benhamadi s'est dit tout à fait convaincu que “la rentabilité passe par un travail d'anticipation de la ressource humaine” et n'a pas manqué de qualifier cette coopération “d'alliance stratégique”. Il expliquera en outre que “Algérie Télécom a engagé de grands investissements et a besoin de compétences. Le groupe tend à évoluer d'un statut d'opérateur (fixe et mobile) pour devenir un opérateur de services à valeur ajoutée”. Ceci renseigne sur les mutations économiques suscitées par l'avènement des nouvelles technologies qui ont bouleversé notre quotidien jusqu'à créer de nouveaux métiers. Des changements qui ont d'ailleurs été soulignés par Omar Belhouchet, directeur de la publication du quotidien El Watan, qui aujourd'hui et après pratiquement 20 ans d'existence, compte des éditions régionales et celle du week-end et continue sur sa lancée avec des recrutements continuels. Les étudiants doivent suivre cette évolution dans un contexte extrêmement concurrentiel, ce qui n'est pas souvent le cas. M. Belhouchet déplorera, par ailleurs, que les budgets concédés spécialement à la formation comme c'est le cas à El Watan aillent à l'expertise étrangère et non à l'université algérienne en espérant qu'un jour la situation soit tout autre…