Moussa Benhammadi, PDG d'Algérie Télécom, a déclaré hier à Alger, en marge de l'assemblée générale de l'AAFSI, que l'entreprise qu'il dirige « adhère à toute action allant dans le sens de la généralisation des TIC », reconnaissant toutefois que « beaucoup d'efforts restent à déployer pour aller vers cette étape intermédiaire qui mène vers la société de l'information ». Il a plaidé pour la complémentarité entre opérateurs pour rattraper le retard au niveau national. Algérie Télécom veut aller vers plus de services et a l'ambition de devenir « un opérateur régional ». M. Benhammadi dira en outre : « Nous voulons fédérer. Je connais les carences et les faiblesses en matière d'échanges et de communication. Il y a souvent des malentendus. Seul un effort de communication permettra d'aplanir les difficultés. » Il ajoutera, à l'adresse des providers : « Nous allons vous aider à vous développer et à faire du chiffre d'affaires. Vous pouvez vous étendre dans un marché qui est loin d'être saturé. » Younès Grar, conseiller et représentant du ministre de la Poste et des TIC, a présenté les grandes lignes du plan stratégique e-Algérie 2013 qui a pour but de lancer un plan d'action impliquant tous les intervenants du secteur public comme du secteur privé. Mebarek Boukaba, PDG de Touiza Télécom, a dévoilé les conclusions d'une étude faite auprès de 1000 foyers et qui démontre le modèle de consommation domestique actuel des TIC. Il s'avère que 200% possèdent la télévision, qui est utilisée 16 heures à 20 heures par jour, alors que le PC est utilisé 2 heures à 3 heures par jour. Moins de 10% possèdent un PC et moins de 4% sont connectés. Partant de ces conclusions, il propose « d'utiliser la télévision comme média central, surtout avec les écrans plats haute définition, en association avec Algérie Télécom et 5 équipementiers ». M. Boukaba a constaté un pic éphémère de la demande après la réduction administrative et non étudiée des prix de l'ADSL, en avril 2008. A la rentrée, il y a eu un tassement de la demande ADSL dû à « l'absence de contenu et d'une offre multiservices du vrai haut débit ». Le plan d'action du gouvernement présenté récemment par le Premier ministre Ahmed Ouyahia devant l'Assemblée populaire nationale (APN) fait ressortir que notre pays comptait près de 10% d'internautes en septembre 2008. Cependant, selon le témoignage d'un internaute, « il y a constamment des coupures qui durent 2 à 3 jours dans certaines régions. Les débits offerts ne sont jamais atteints ». « Il est intéressant de parler du taux de la population connectée, mais il faudrait tenir compte de la qualité de la connexion », précise un autre. La téléphonie fixe compte 3,2 millions d'abonnés ; l'objectif est d'atteindre, à moyen terme, 6 millions de lignes. Dans ce cadre, il faut impérativement réhabiliter les lignes fixes et les efforts d'Algérie Télécom doivent se concentrer sur leur mise à jour, car le réseau a été conçu dans le but de faire passer la voix et non des données à haut débit. Mohamed Hamzaoui, président par intérim de l'AAFSI, a conclu avec un constat d'échec : « Il y a beaucoup plus de téléphones, un peu plus de téléviseurs et moins de PC avec une petite connexion. Il y a eu trois styles de fonctionnement : celui de Maghlaoui pour qui il n'existait que le Cerist, le RTC et les autres ; celui de Tou qui a établi des passerelles avec les opérateurs avec une volonté de dialogue et de concertation ; celui de Haïchour avec un retour en arrière en matière de dialogue. Ousratic a échoué et ce n'est pas le problème de l'ordinateur mais du contenu. »