Après l'entame de sa seconde année à la Maison-Blanche, le président américain a fini par admettre son impuissance à prendre en charge tous les problèmes du monde, contrairement à son prédécesseur, George W. Bush, qui avait affirmé que Washington doit déclencher une guerre préventive contre tout pays ou groupe terroriste considéré comme une menace pour les Etats-Unis. Lors d'une cérémonie de remise de diplômes à des cadets de l'Académie militaire de West Point, le nouveau locataire du bureau ovale a reconnu publiquement son incapacité à agir seul dans le monde. Il faut croire que les Etats-Unis sont effectivement réduits à faire des constats d'échec de leur politique, comme en témoigne leur impuissance à venir à bout des talibans en Afghanistan ou à éradiquer définitivement Al-Qaïda en Irak. Idem au Proche-Orient, où Israël a totalement bloqué le processus de paix israélo-palestinien, sans qu'Obama parvienne à imposer son plan de paix. Le président américain annonce qu'il opte pour une nouvelle stratégie de sécurité nationale, qui tranche dans son approche avec celle de son prédécesseur George Bush. Barack Obama a notamment déclaré que “le poids de ce siècle ne peut être supporté par nos seuls soldats, il ne peut être supporté par les seules épaules américaines”. Cela confirme les affirmations de ses principaux collaborateurs, qui avaient souligné que ce discours donnerait un avant-goût de sa stratégie de sécurité nationale qui doit être rendue publique la semaine prochaine. Le patron de la Maison-Blanche coupe totalement avec la philosophie en la matière de George W. Bush, lequel, en exposant en 2002 ce qu'il est convenu d'appeler la “Doctrine Bush”, stipulant que les Etats-Unis doivent déclencher une guerre préventive contre tout pays ou groupe terroriste considéré comme une menace pour les Etats-Unis, ce qui avait débouché sur l'invasion de l'Irak. Obama va prendre donc ses distances avec ce concept et soulignerait plutôt la nécessité de prévenir les attaques, grâce aux relations multilatérales et à des services de renseignement efficaces. Il a clairement indiqué à West Point que la seule raison pour laquelle les forces américaines continuent de se battre en Afghanistan est que “des complots” d'activistes d'Al-Qaïda responsables des attentats du 11 septembre 2001 y “persistent à ce jour”. Il est question pour lui de renforcer les alliances existantes, nouer de nouveaux partenariats et promouvoir les droits de l'homme dans le monde. “Il nous faut élaborer un ordre international qui puisse relever les défis de notre génération”, a-t-il clamé. Barack Obama continuera par ailleurs dans sa politique visant à amadouer les musulmans en accusant Al-Qaïda de dénaturer les valeurs de l'islam, en se gardant de recourir aux termes “guerre contre le terrorisme” et “islamo-fascistes” que Bush utilisait régulièrement et qui lui ont aliéné nombre de musulmans. Dans cet ordre d'idées, il dit que “les extrémistes veulent une guerre entre l'Amérique et l'islam, mais les musulmans font partie de notre vie nationale”, tout en soulignant que “la menace ne va pas disparaître rapidement, mais soyons clairs : Al-Qaïda et ses affiliés sont de petits esprits du mauvais côté de l'histoire”. Faisant allusion aux attentats manqués de Times Square le 1er mai, au jour de Noël dans un avion au-dessus de Detroit et à la tuerie de Fort Hood au Texas, en novembre, qui a fait 13 morts, auxquels les Etats-Unis ont fait face ces derniers mois, le président américain affirme : “Ils ne dirigent aucun Etat. Ils ne dirigent aucune religion. Nous ne devons pas céder à la peur chaque fois qu'un terroriste tente de nous effrayer”, car estimant que “les terroristes veulent nous faire peur, mais les New-Yorkais continuent leur vie sans crainte”.