Ce sont de nouveaux axes de travail qui président, aujourd'hui, au développement de la Sécurité sociale en Algérie, comme nous l'a expliqué le docteur Bourkaïb, directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. D'abord, les responsables se sont attelés à mettre en chantier la rénovation de la Sécu en Algérie sur quatre volets : la modernisation des infrastructures qui ont été mises aux normes, le traitement plus rapide des dossiers grâce à l'informatisation et un meilleur archivage avec le système de la numérisation, une meilleure traçabilité de l'information et la formation des personnels. “Chifa, à terme, va être la carte de Sécurité sociale qui va complètement débarrasser l'assuré des formalités, car elle est pratique ; il n'a qu'à se soigner dès qu'il prouve sa qualité d'assuré”, nous dit M. Bourkaïb, avant d'ajouter par ailleurs que les équilibres financiers de la Sécurité sociale seront meilleurs grâce à “une réforme du financement qui va entraîner des ressources additionnelles pour faire face à ses dépenses, et d'un autre côté, une maîtrise de la dépense, par l'intermédiaire de la facture du médicament dont l'évolution annuelle est passée de 20% en moyenne habituellement, à 3,3% en 2008/2009”. Des ressources additionnelles proviennent aussi de la loi de finances de cette année, notons-le. Mais aussi de “deux grandes lois importantes : la loi sur l'assujettissement (n°04-17) qui vise à renforcer le contrôle des employeurs en donnant des prérogatives plus claires aux agents contrôleurs de la Sécurité sociale avec un durcissement des sanctions contre la carence ou l'absence en matière de déclarations des travailleurs, et la loi n°08-08 qui facilite le recouvrement des cotisations, par l'intermédiaire de procédures fermes qui ont donné leurs résultats, avec un assouplissement des mesures pour le débiteur employeur de bonne foi qui connaît des difficultés financières”. La limitation de deux ordonnances gratuites (ou à 80%) par trimestre pour les détenteurs du livret du tiers payant ainsi que le plafonnement à 2000 DA de toutes les ordonnances (sauf pour les malades chroniques) semblent agacer nombre d'assurés. En effet, faute de respecter ces clauses, l'assuré doit retourner aux guichets de la Cnas où il doit obtenir l'aval. Interrogé sur ce qui apparaît comme des lourdeurs qui persistent dans le système du tiers payant, malgré sa rénovation en cours, le directeur général de la Sécurité sociale nous a répondu : “Nos services se sont basés sur des statistiques selon lesquelles dans la plus grande majorité des cas, un assuré ne consomme pas plus de deux ordonnances par trimestre. Avant ce système, beaucoup d'assurés ont avoué qu'ils utilisaient le livret pour d'autres personnes. Quant au plafonnement à 2000 DA, sauf à être un malade chronique – ce qui est pris en charge d'une autre manière par la Cnas –, l'assuré ne devrait débourser qu'une moyenne de 100 à 1 500 DA pour une maladie bénigne ou saisonnière.” Pour notre interlocuteur, ces mesures visent à réduire les abus et les fraudes.