De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La wilaya de Constantine est appelée à livrer 5 855 logements, toutes formules confondues, d'ici la fin de l'année. En 2008, la circonscription en a pourvu 6 175. Elle devait réaliser 48 545 logements au cours du programme PEC 2004 jusqu'en 2009. Alors que le prochain plan quinquennal n'est pas encore enclenché, on compte beaucoup de logements cédés par l'Etat et non occupés. Mais de l'avis des responsables, il appartient aux décideurs, en haut lieu d'asseoir une politique commune renfermant une jurisprudence unifiée afin de réguler cette masse d'appartements. La proposition de location n'est pas exclue. La problématique du logement à Constantine disparaîtrait d'ici l'horizon 2014 lorsque tous les bidonvilles seraient éradiqués. Une équation difficile à résoudre, les pouvoirs publics ne parvenant toujours pas à instaurer une politique de «tri» fiable. Autrement dit, le degré d'éligibilité devrait être sanctionné par une étude sans failles. Combien de taudis dont les habitants étaient relogés ont été rasés, mais en vain. La ville donne toujours l'impression d'être envahie par ces habitations illicites qui «repoussent», tant la formule du relogement et la passivité parfois du recensement laissent à désirer. Ainsi, cet état de fait appelle une double conception : honorer les demandes qui s'amassent depuis des années et songer à résorber la précarité… toujours récurrente. Pour éplucher ce dossier, les pouvoirs locaux ont dressé une estimation globale. La direction du logement et des équipements publics a estimé qu'il fallait réaliser 30 000 unités pour résorber le déficit en logement et notamment les habitations précaires (6 000 logements publics locatifs, LPL, sont destinés à ces dernières dont 4 000 seront déjà livrés au 1er trimestre 2010). «Nous avons dégagé 16 000 unités pour entreprendre ce programme. 12 000 seront réalisées au fur et à mesure», nous confie le directeur de l'organisme, M. Kouita. Toutefois, la wilaya devrait gérer en parallèle «les restes à réaliser» dans les différents segments. On estimait à 30 424 logements encore en voie de réalisation en date du 31 décembre 2008, soit 29 065 logements urbains et 1 359 ruraux. Ce quota a été amorcé durant les trois derniers trimestres par la livraison de 1 916 unités sur une prévision de 2 202, soit 87%. Ces réceptions ont concerné tous les programmes. Cependant, il reste 25 946 unités en cours et 6 101 non lancées, dont 4 421 LSP, contre 2 720 logements lancés (tous types confondus) au mois dernier. Par ailleurs, la direction du logement table sur la livraison de 2 158 unités (LPL) au quatrième trimestre 2009. Pour la formule logement social participatif (LSP) le quinquennal 2005-2009 a vu jusque-là l'acquisition de 4 540 unités sur les 8 500. Concernant l'habitat rural, le RAR au 31/12/2008 est de 1 359, dont 10 du programme PEC, 249 unités pour le quinquennal et 100 pour le programme complémentaire de rattrapage ainsi que 1 000 aides tranche 2007. Les achèvements de l'année 2009 arrêtés au 30 septembre 2009 sont de 96 unités sur une prévision de 223, soit 43% sur une prévision de l'année de 327. Au même chapitre le responsable révélera que «le 4ème trimestre de l'année 2009 sera concrétisé par le lancement du reliquat du programme en cours PEC (2 aides), quinquennal (7 aides) et les 21 aides du programme de rattrapage aides du programme complémentaire du Président estimé à 1 030 unités». De surcroît, les échéanciers pour le 4ème trimestre étant de livrer le reste à réaliser des trois programmes (PEC, quinquennal et rattrapage) respectivement de l'ordre de 2 263, dont 9 unités du programme PEC, 188 du quinquennal et 66 du programme de rattrapage. Toutefois, ces prévisions et notamment les dates imparties restent tributaires de la disponibilité du ciment mais aussi de la passivité enregistrée chez quelques entrepreneurs novices. A maintes reprises, les autorités locales ont dénoncé cette anomalie et ont recouru, selon les cas, à la résiliation des contrats de quelques entrepreneurs «indélicats». Des plaintes ont fusé même au niveau des sessions des Assemblées de wilaya. Une irrégularité qui n'a pas laissé insensibles les décideurs locaux, le contribuable étant en jeu avec la CNL. Sous un autre angle, il faut avouer que les coopératives initiales chargées de la construction piétinaient la nouvelle donne notamment relative au LSP. Par ignorance des textes ou par gourmandise, certains promoteurs ont amassé de l'argent au détriment des souscripteurs… épaulés par l'Etat. Encore d'autres origines dans le retard… La notion du LSP était mal acquise par la majorité des entrepreneurs et également souscripteurs. Ce qui a généré du moins des retards dans la réalisation. Aussi, il faut signaler l'indélicatesse de quelques entrepreneurs qui n'ont pas jugé utile de respecter la réglementation concernant le dépôt du fond de garantie et appliquer par là même la règle de la vente sur plan (VSP). A ce sujet, dira le directeur de la DLEP, «il y avait une incompréhension par les promoteurs, d'une part, et les souscripteurs, de l'autre, de la législation régissant le logement social participatif. Ce qui a induit à des perturbations dans l'avancement des travaux et dans la mobilisation des versements des postulants en raison du manque de VSP», et de poursuivre à propos des retards dans la livraison : «Parmi les autres contraintes qui ont entravé l'achèvement des logements dans les délais, il importe de signaler la défaillance de quelques promoteurs, surtout ceux de la Confédération algérienne du patronat [CAP], ceux qui ont pris les premiers chantiers.» La pénurie en ciment qui a affecté les chantiers de construction n'a pas été sans conséquence sur les délais. Ainsi les projets ont observé une halte de mai 2009 jusqu'à octobre 2009. Pour la reprise, la DLEP a adressé dernièrement une correspondance au ministère dans laquelle elle notifie ses besoins en ciment. Sur un autre plan, notre interlocuteur se félicite du programme complémentaire de logement social participatif qui, selon lui, a enregistré une nette amélioration dans la qualité des travaux et une bonne cadence de réalisation. Un progrès issu de l'intégration de nouvelles mesures draconiennes définissant les prérogatives des promoteurs retenus pour la réalisation. «Initialement, on avait affaire à des promoteurs qui étaient entrepreneurs ou bureaux d'études à la fois. Mais avec les récentes mesures qu'on a instaurées consécutivement à la loi 93/03 relative à la formule LSP, il faut qu'il y ait une mission bien distincte du promoteur et de l'entrepreneur», précise M. Kouita. Et qu'en est-il de la situation sur le million de logements ? A l'instar des autres wilayas du pays, Constantine détient son lot relatif à cette perspective. Ce programme comporte trois formules, à savoir LPL, LSP et le logement rural englobant 24 669 unités réparties entre le PEC et le quinquennal 2005-2009. «Au 3ème trimestre 2009, la wilaya a livré 14 935 logements», apprend-on auprès du DLEP. Le programme de logement public locatif qui vient suppléer l'OPGI a été marqué par la remise de 6 775 clés, dont 3 106 attribuées au programme quinquennal et 3 669 au programme en cours (PEC). Pour ce qui est du logement participatif, il a été de l'ordre de 5 157 unités, dont 4 540 logements appartenant au programme quinquennal, représentant 53,5% et 617 relevant du PEC et correspondant à 100%. Quant au rural, on en compte 3 312 sur les 3 500 engagés soit 95% de livraisons. Ce segment aura été conforté par un quota de rattrapage avoisinant les 90 logements sur les 156 prévus. Ajoutez à cela des livraisons de compensation qui sont de l'ordre de 1 771, relevant du programme promotionnel et de 280 du programme FNPOS. «Le total des livraisons entrant dans ce contexte du million de logements est de 17 656, soit 72%. On pourra ainsi dire que la wilaya de Constantine est parmi les premières à avoir respecté sans grand retard la concrétisation du volet», estime la direction du logement.