Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis les années 1960 ont procédé à la création d'entreprises de construction afin de répondre à des besoins locaux pressants, sans tenir compte toutefois de leur opportunité. Sans vision ou stratégie, des sociétés voient le jour qui, après quelques années d'exercice, sont systématiquement dissoutes sans raison valable. Durant les années 1980, il existait un organisme dénommé Office national du logement familial (ONLF). Cette structure avait le statut de promoteur public à caractère national. Il avait à son actif environ 100 000 logements. Or, il se trouve que l'ONLF dérangeait beaucoup les walis car, ils ne pouvaient avoir la mainmise sur lui. Sa dissolution a été aussitôt proclamée et il a été transformé en EPLF (Entreprises de promotion du logement familial). Celles-ci deviennent ainsi des promoteurs locaux au service des wilayas. Il a fallu attendre une vingtaine d'années pour que certaines de ces entreprises accomplissent dignement leur mission de promoteurs fiables et jouent leur rôle de producteurs efficaces de logements. Le statut des EPLF a connu plusieurs étapes, à savoir EPA (Entreprise publique à caractère administratif), puis Epic et EPE sous l'égide des SGP durant les années 2000. Trente années plus tard, l'on revient à la case de départ pour fusionner de nouveau ces EPLF et créer l'Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI). Des observateurs s'interrogent sur les raisons qui ont motivé une telle décision. Pour eux, il aurait fallu consulter, au préalable, des spécialistes ou des bureaux d'études compétents pour qu'ils fassent une analyse approfondie sur les points forts et faibles de ces EPLF avant de décider de leur avenir. Car, cette mesure a mis à la porte 35 P-DG dont on ne connaît pas le sort. Ces entreprises retrouvent de nouveau leur ancien statut juridique d'Epic qu'elles seront tenues d'abandonner, peut-être, dans les prochaines années… Deux ans après la dissolution des EPLF, force est de constater qu'une bonne partie des chantiers sont à l'arrêt, voire abandonnés pour certains. Des entreprises se retrouvent avec un stock de logements promotionnels et LSP invendus. Un bilan des activités de ces sociétés devrait être établi, ne serait-ce que pour rassurer les acquéreurs inquiétés par une telle situation.