C'est le branle-bas de combat dans le secteur de l'hydraulique de Annaba, après l'annonce faite dernièrement par le ministère des Ressources en eau, visant l'établissement d'un inventaire national, fort détaillé, des puits réalisés et mis en exploitation sans autorisation. À Annaba, l'une des régions les plus arrosées d'Algérie, c'est l'anarchie totale dans ce cadre. Selon des sources proches des services de l'hydraulique et de l'agriculture, des centaines de puits ont été réalisées, ces vingt dernières années, illicitement et que leurs propriétaires exploitent sans autorisation. En raison de ses multiples sources phréatiques de très bonne qualité, rares sont les villas dans la wilaya de Annaba qui ne soient pas dotées de puits, même pour usage individuel. Cependant, dans les zones rurales, au même titre que les zones urbaines, de nombreux puits sont exploités à des fins commerciales. À titre d'exemple, dans la daïra de Berrahal, 30 kilomètres à l'ouest de Annaba, la dotation illicite des villas en puits est devenue monnaie courante. Dans cette situation de laisser-faire et laisser-aller, à l'image du lotissement Zerdazi du chef-lieu de la commune de Berrahal, qui en compte plusieurs, alimentés directement de la nappe phréatique de l'antique Aïn Mokra, on pointe un doigt accusateur en direction d'un agent des services de l'hydraulique, installé dans les lieux et qui est censé attirer l'attention de sa direction. Plus grave, certains de ces puits sont exploités depuis plus d'une décennie dans la clandestinité la plus totale par leurs “propriétaires” pour alimenter des bains maures, des douches publiques, des stations de lavage de véhicules. Si quelques-uns de ces puits sont creusés dans l'enceinte des demeures, à l'effet de subvenir aux besoins du ménage, d'autres sont forés sur les terres publiques et sont exploités au vu et au su de tout le monde. Cet état de fait n'a même pas fait réagir les services du fisc, pourtant installés à quelques mètres des lieux…