Résumé : Abdelghani lui a trouvé un autre travail. À la condition qu'ils se voient régulièrement à la pause du déjeuner. Un moment qu'il ne raterait pour rien au monde… 7eme partie Abdelghani, en sortant avec elle, a renoué avec l'ambiance des salons de thé et des pizzerias. Parfois, il est légèrement troublé quand de jeunes couples le regardent lui prendre la main. Ils semblent surpris qu'une aussi belle et jeune fille soit avec un vieux. Car, Abdelghani aurait pu être son père. Il a vingt ans de plus qu'elle mais il est fou amoureux d'elle, comme cela ne lui était pas arrivé quand il avait dix-huit ans. - Wissam… je ne peux plus attendre, lui dit-il, un mois après qu'ils eurent fait connaissance. Il faut que je sache… si tu m'aimes, si les sentiments que j'ai pour toi sont réciproques. Je ne peux plus rester dans le doute. - Attendons encore un peu, répond-elle en rougissant. Cela nous permettra d'éviter des échecs. - Combien de temps te faudra-t-il encore ? - Je ne sais pas, mais ne me bouscule pas, lui demande-t-elle. Le mariage est une grande responsabilité. - Elle sera partagée, dit Abdelghani pour la rassurer. Tout se partage quand on se lie. Je t'aime Wissam et je ne veux que ton bonheur. Il se tait et demande pourquoi elle a brusquement pâli. Quand elle tourne la tête gardant les yeux baissés, il lui prend la main. - Qu'est-ce qu'il y a ? Que t'ai-je dit qui t'a blessée ? s'enquiert-il, très inquiet, ne supportant pas l'idée qu'il puisse lui avoir fait mal, même involontairement. Wissam ? - Ma cousine… elle nous a vus, murmure-t-elle. - Nous ne sommes pas en train de voler, dit-il. Crains-tu que ta famille se fâche ? - Je crains leur réaction, lui confie Wissam. - Parce que je suis plus âgé que toi ? - Elle va tout faire pour me dénigrer auprès de ma tante, répond wissam. Elles peuvent inventer des tas de choses pour la forcer à me renvoyer à la maison ! Abdelghani comprend sa peur vu qu'elle lui a raconté la misère dans laquelle elle a vécu. Orpheline de mère, dès le remariage de son père, sa marâtre lui a confié les enfants et le ménage. Peut-être qu'elle aurait réussi dans ses études si elle n'avait pas eu à donner le meilleur d'elle-même aux lessives et autres ? Sa tante Mounira n'a pas supporté de la voir esclave de sa marâtre. C'est pourquoi elle l'avait prise sous sa protection deux années auparavant. Pour lui donner l'occasion de réussir, elle l'avait inscrite dans un centre de formation. Wissam en était ressortie avec un diplôme de dactylographe. - Quelle que soit sa réaction, je suis là et tu sais où me trouver, la rassure Abdelghani. - Souhaitons qu'elle ne dise rien ! soupire Wissam. Trop inquiète pour spécifier ce moment de repos, devenu un vrai enfer à l'apparition de sa cousine, elle demande à rentrer tout de suite. - Il faut que je parle à ma tante avant elle, dit-elle. Sinon, elle ne m'en laissera pas l'occasion. - Wissam, lui reproche-t-il. Tu te fais du mauvais sang pour rien ! - Je voudrais bien te croire et que cela soit le cas, répond-elle, alors qu'ils quittaient le salon de thé. C'est l'occasion où jamais pour ma cousine de se venger. Surtout que ma tante ne badine pas avec l'honneur ! la réputation, c'est sacré ! À peine installés tous les deux dans la voiture que Wissam se met à pleurer. - Démarre ! le prie-t-elle alors qu'il est bouleversé à la vue de ses larmes. Nous avons perdu assez de temps comme ça ! A. K. (À suivre)