Pris en sandwich entre un château d'eau et le fouillis de maisonnées du ksar, le bordj du ksar de Taghit a cette particularité d'offrir une vue très panoramique à partir de sa terrasse : une majestueuse dune en face, une partie de la palmeraie en bas et, tout au loin, une rocailleuse hamada qui s'étire à n'en plus finir. Du temps de la colonisation, le bordj était un motel pour militaires. Une Miss France de l'époque y séjourna à l'occasion de la fête du Nouvel an. En 2007, quand il a été repris par M. Zouiche et ses amis, il était presque en ruine. “Les repreneurs ont bénéficié d'une concession de 33 ans et d'un contrat renouvelable tous les 9 ans. Le bail est de 5 000 DA par mois avec la possibilité de le revoir à la hausse”, explique M. Nadhor, le P/APC. Au prix de quelques travaux de réaménagement alliant agréablement tradition et modernité, la structure s'est refait une beauté devenant du coup une coquette maison d'hôtes où il fait bon séjourner. “Un groupe d'amis ayant vécu longtemps dans le Sud ont décidé de prendre le taureau par les cornes, en créant une société civile immobilière. Quand ils ont pris le bordj, il était complètement abandonné”, explique M. Zouiche, qui assure que c'est plutôt par passion que par cupidité que lui et ses amis s'étaient jetés dans la gueule du loup. “Ce sont des amoureux du désert pas trop préoccupés par la rentabilité immédiate de leur investissement qui plus est, fait sur fonds propres. Car si vous pensez à la seule rentabilité, il est préférable que vous restiez au nord du pays”, explique-t-il sentencieusement. De son point de vue, si le projet arrive à réaliser quelques gains pour entretenir la bâtisse et payer les employés, 8 temporaires, appelés à tenir la maison, ce serait déjà un grand exploit. La structure dispose d'une grande salle et de 9 chambres disposant d'un minimum de confort. Elle est plutôt une maison d'hôtes qu'un hôtel. Elle propose à ses clients un service complet fait d'un package (hébergement, restauration, circuits touristiques, animation, récupération à l'aéroport, etc). Un séjour de 4 à 5 jours coûtera entre 20 000 DA et 40 000 DA. “Même s'il nous arrive de recevoir des amis, pour le moment, on n'a pas le droit d'exploiter notre établissement. On est sur le point de régulariser notre situation auprès de l'administration. À l'ouverture de la prochaine saison touristique, on sera d'attaque”, souligne M. Zouiche. Et d'ajouter : “Le but de notre démarche est de faire tâche d'huile, c'est-à-dire inciter d'autres personnes d'ici ou d'ailleurs à faire la même chose que nous, c'est-à-dire procéder à la réhabilitation des ksours de la Saoura pour servir de relais”, souligne M. Zouiche. Pour le moment, la démarche n'a pas fait beaucoup d'émules. Dans un proche avenir peut-être.