Conformément à la loi 81/01 du 07.02.1981, cinq correspondances furent adressées aux autorités compétentes et nous ne reçûmes aucune réponse à l'exception des domaines qui procèdent au relevé de la surface corrigée comme première étape à notre régularisation. En 1994, une réponse de la DAS à une demande collective de cession antérieure sur laquelle figurait M. Didi Abderrahmane, arrivé en 1988 comme directeur de l'établissement, fut émise par cette administration. Lui, fut régularisé en 1995 alors qu'on ignora totalement notre requête. Ne voyant rien venir nous saisîmes le ministre de la Protection sociale en 1999. Une réponse en date du 10.05.2000 fut émise par la direction de l'administration générale disant qu'elle “n'émettait aucune réserve et ne voyait aucun inconvénient à la cession de ces logements à leurs occupants”. Six mois plus tard, nous fûmes poursuivis en justice devant le tribunal des référés. Le directeur du centre qui avait déclenché l'opération ne pouvait ignorer l'avis favorable émis par son prédécesseur en date du 03.05.1993 pour “concession et régularisation”, ni l'avis favorable émis par la direction de l'action sociale le 24.10.1994, ni par ses supérieurs. Il est utile de préciser que toutes les réponses qui étaient en notre faveur nous furent dissimulées. Notre jugement est basé sur des mensonges, il a été dit que nous occupons ces logements depuis deux ans, alors que nous sommes en possession d'arrêtés domaniaux dont le plus récent date de plus de trente ans. Que nous avons les moyens de nous loger, ce qui est faux, trois mises en demeure de quitter les lieux nous furent envoyées, ce qui est encore faux. Et que nous gênons le bon fonctionnement de l'établissement, ce qui n'est pas vrai. Le centre est à l'arrêt depuis plusieurs années et nos habitations sont indépendantes de ce dernier. Depuis le 23.12.2000, nous vivons le calvaire. C'est, en effet, la quatrième fois que les mécanismes d'expulsion ont été actionnés. Après la première tentative, en 2002, le ministre de la Solidarité et de la Famille, par le biais de son SG, nous fit la promesse que notre problème sera résolu à la fin 2002. En 2004, on réveilla encore notre douleur, pour finalement saisir le procureur de la République pour arrêter les expulsions. En 2006, le couteau est a nouveau introduit dans notre plaie, pas encore cicatrisée, alors qu'on croyait notre cauchemar terminé lorsqu'un responsable du ministère nous a déclaré : “Je ne suis pas un bourreau pour vous mettre dehors.” Bien que le ministre de la Solidarité a dit qu'il punirait toute personne qui mettrait ses parents dans un foyer pour personnes âgées ou à la rue, certains responsables n'ont pas hésité à mettre toute une famille de 10 personnes dont une veuve de 75 ans et un handicapé moteur, diabétique et hypertendu, et des enfants scolarisés, à la rue. Deux jours après son expulsion, une responsable s'introduit d'une manière peu orthodoxe pour demander à une famille, qui s'est installée sous une tente, de quitter les lieux tout en menaçant les autres familles qu'elles vont bientôt toutes se retrouver à la belle étoile. Yesli Amar représentant des locataires des logements Centre spécialisé de rééducation Birkhadem, Alger