Genèse n L'affaire remonte à 2000, quand 17 familles d'éducateurs et de hauts cadres des deux Centres spécialisés de rééducation (CSR) de Birkhadem, affiliés au ministère de la Solidarité nationale, ont été sommées par la tutelle de quitter leurs logements. Aujourd'hui, ces fonctionnaires sont à la retraite, mais encore vivants pour la plupart. Pour la quatrième fois, le ministère a, de nouveau, actionné les mécanismes d'expulsion. 4 familles ont été expulsées le 17 juin en cours et 2 autres l'ont été trois jours plus tard, soit le 20. Selon des indiscrétions, ces expulsions viseraient à libérer le terrain pour une coopérative immobilière. Les habitants possèdent des attestations d'attribution délivrées par les services des domaines datant de 1962. Ils y habitent depuis plus de cinquante ans. Un résident affirme même qu'il réside sur les lieux depuis les années 40, ce qui indique qu'il ne s'agit pas de logements de fonction, comme avancé par le ministère. Il est important de souligner que ces logements cessibles se situent en dehors du centre ce qui ne gêne, en aucun cas, les activités de cette structure. L'opération de désistement a été bel et bien entamée, mais arrêtée pour on ne sait quelle raison, affirment les habitants. Ces familles ont saisi l'opportunité offerte par la loi sur la cession des biens de l'Etat, étendue aux logements de fonction en 1989 pour tenter de prendre possession des logements qu'elles occupent. Cinq correspondances ont été adressées aux autorités concernées : trois au ministère de tutelle les 24 juin 1989, le 19 décembre 1992 et le 19 octobre 1993 et deux à la daïra de Bir Mourad Raïs le 12 juin 1988 et le 14 septembre 1991. Cette dernière a dépêché son service technique pour procéder à l'évaluation de la surface occupée par chaque famille. Des documents ont été émis comme réponses par les différentes institutions mais n'ont jamais été portés à la connaissance des familles. En outre, la direction du CSR n°1 a fourni un état sur la situation des occupants des logements à la sous-direction des affaires domaniales et foncières d'Alger pour régularisation et cession. Cette correspondance a été la suite logique d'une demande en ce sens formulée par les services domaniaux en 93 comme le 14 septembre 91. Notons, par ailleurs, que la direction de la santé, a, le 24 octobre 1994, sous le n° 791 /DSPS/ 94 produit une correspondance destinée au ministère du Travail et de la Protection sociale dans laquelle elle a émis un avis favorable pour la cession des logements au profit des intéressés. La demande collective émanant des locataires de ce centre a été, pour des raisons inexpliquées, jetée aux oubliettes. En revanche, celle émanant d'un ancien directeur dudit centre a abouti le 26 juin 1995 à l'achat du logement qu'il occupait depuis seulement 1988. Les habitants dénoncent une politique de «deux poids, deux mesures»…