RESUME : Sa cousine n'a pas perdu son temps. Toute la famille est au courant. Sa tante ne dit pas un mot. Wissam aurait préféré les cris et les coups. Mais sa tante Mounira ne mâche pas ses mots. Elle ne tolère pas son écart. Elle ne veut rien savoir. Elle la prévient. Au moindre problème, elle la renverra chez son père… 9eme partie Sa tante ne lui laisse pas le temps de dire un mot, de se défendre, de lui demander pardon, de lui expliquer. Elle a quitté la chambre, laissant les filles seules. Wissam s'assit sur le bord de son lit et donne libre cours à ses larmes. - Pauvre petite ! souffle Aldjia, pleine d'ironie. Que c'est injuste quand on a pris goût à la liberté ! - Tu me dégoûtes ! lâche Wissam, en levant la tête vers elle. Toi et ta jalousie ! - Mais tu es folle ! s'écrie Aldjia. Moi, jalouse ? Heureusement que pas ! Je n'ai fait que lui rapporter ce que j'ai vu, ajoute-t-elle d'un air innocent, une innocence vite démentie par la dureté de son regard. C'était dans le but de préparer maman. Elle était si fière de sa chère nièce ! Quelle erreur ! Heureusement qu'elle a compris qu'après les salons de thé, les pizzerias, ce serait au tour des hôtels ! On a pu éviter le pire. - Tais-toi ! s'écrie Wissam en se levant, se forçant à garder son calme. Tout ce que tu as dit n'a aucun fondement ! Toi-même que faisais-tu dans ce lieu de débauche s'il en est un ? Si elle a pu se retenir, ce n'est pas le cas de sa cousine qui lui saute dessus, les ongles en avant. Sonia surprise les regarde rouler sur le lit et il lui faut quelques secondes pour se ressaisir. Elle appelle sa mère à l'aide. Quand celle-ci arrive, la surprise la cloue sur place. Jamais elle n'avait vu deux filles se bagarrer et encore moins ses filles et sa nièce. - Maman ! crie Sonia, dépassée. Elles vont s'arracher les yeux ! - C'est elle qui m'a sauté dessus, dit Aldjia quand Sonia et sa mère les ont séparées. Wissam aurait de nouveau reçu un coup si sa tante ne la tenait pas le bras. - Ce n'est pas vrai, se défend-elle en passant une main dans ses cheveux pour se rendre compte des dégâts. De nouveau, des larmes brillent. Aldjia lui avait arraché plusieurs touffes de cheveux. Elle reprend, la poitrine secouée par les sanglots. - Elle m'a insultée. - Ce n'est pas une raison pour frapper ta cousine ! lui reproche sa tante. - Elle m'en voulait de t'avoir rapporté ce qu'elle a fait ! glisse Aldjia. Parce qu'elle est interdite de sortie ! - Tu n'a rien fait de mal en voulant préserver notre honneur, répond sa mère. Mais puisque les choses continuent à aller de pire en pire, je vais prendre contact avec son père pour qu'il vienne la chercher… - Elle s'adresse à Wissam, plus que jamais livide. - Puisque tu es aussi ingrate et aussi irrespectueuse, tu me vois contrainte à te renvoyer plus tôt que prévu ! - Je n'ai rien fait de mal ma tante, ne me renvoie pas là-bas. Je ferai tout ce que tu diras ! - Ma décision est prise Wissam et je ne reviendrai pas là-dessus, l'interrompt sa tante Mounira. Si, avant jeudi, ton père n'est pas venu te chercher, ce sera à moi de te ramener ! - Wissam veut l'implorer mais celle-ci lui ordonne de se taire, avant de s'adresser à Sonia : - Emmène ta sœur et passe un peu d'alcool sur les égratignures pour éviter les infections, quant à toi, fais-le toute seule et je ne veux pas te voir quitter la chambre. Je veux aussi que tu aies préparé tes affaires avant demain matin. A. K. (À suivre)