Résumé : Wissam et sa cousine se bagarrent. Sonia doit appeler sa mère, à l'aide, pour les séparer. Mounira a perdu patience. Elle décide de la renvoyer. C'est sans appel… 10eme partie Une fois seule dans la chambre, Wissam éclate en sanglots et pleure tout son saoul. Depuis sa naissance, elle n'a jamais eu de chance. La mort de sa mère l'a non seulement privée d'affection, mais aussi de protection. Son père, tout à sa nouvelle femme et ses enfants, ne lui a jamais accordée un peu d'attention, la laissant entre les griffes d'une marâtre qui n'aspirait qu'à s'occuper de sa propre personne, à la responsabiliser de tout, des enfants, de l'entretien de la maison. En plus des coups et des insultes en guise de remerciements. La jeune fille en avait vu de toutes les couleurs. Elle ne sent plus son cœur battre à l'éventualité de retourner chez son père. Elle refuse de dîner et reste au lit, pleurant silencieusement sa malchance. Elle pense à son proche départ. Elle ne veut pas partir. Enfin, elle sait qu'elle ne peut pas rester ici. Sa tante a été ferme et nette. Aldjia a eu le dernier mot, se servant de la confiance de sa mère pour lui faire avaler ses mensonges, ses vérités travesties. Elle a toujours su que sa cousine était jalouse d'elle, mais que ce fut à ce point ! La jeune fille ne dort pas une minute de toute la nuit. Elle songe au retour, à son ancien calvaire, à ses rêves qu'elle ne pourra pas réaliser. Puis, dans le silence de la nuit, elle a l'impression d'entendre Adbelghani. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle se le rappelle. Jamais elle n'a pensé à lui, alors que c'est à cause de lui qu'elle allait être renvoyée en enfer. Il n'a rien fait pour qu'elle soit dans cette situation. Dans toutes les incertitudes qui l'entourent, elle ne peut douter de lui, de son amour. Il est l'unique personne sur qui elle pourra compter en cas d'urgence. Il l'aime et, comme il le lui a souvent dit, il la voulait pour femme depuis le premier jour où il l'avait vue. Un mariage avec lui pourra la sauver de l'enfer qui l'attendait. Il fallait qu'elle entre en contact avec lui. Mais comment ? Le téléphone est dans la chambre de sa tante et les sorties lui sont interdites ! À moins d'espérer que Abdelghani n'ait l'idée de prendre contact avec elle, ne serait-ce qu'en se présentant à sa tante pour faire sa demande en mariage. De tout cœur, Wissam prie. Il fallait qu'il y songe, qu'il le fasse, sinon elle est perdue. Irrémédiablement perdue… Dès le lendemain, ce dernier se rend à la boutique. - Wissam n'est pas là ? Abdelghani aurait voulu ne pas entrer pour le demander à Karima, la patronne de la boutique où elle était employée. Durant une heure et demie, il avait attendu en face de la boutique, songeant que Wissam allait désormais être accompagnée par sa tante. Mais ce n'est pas le cas. Elle n'était pas apparue. Impossible qu'elle accuse un retard de plus d'une heure. Habitant au boulevard Bouguara, elle ne pouvait pas avoir eu un problème de transport. Il y avait autre chose, il le sentait. Rongé par l'inquiétude, il n'a pas pu s'empêcher d'aller trouver Karima. Peut-être que celle-ci savait quelque chose ? Abdelghani reconnaît comme de la perplexité dans son regard. - J'ai appelé chez sa tante, lui apprend-elle. Quelqu'un m'a répondu qu'elle ne viendra plus. Peut-être qu'elle s'est trouvée un meilleur job ? émet-elle en haussant les épaules. Pourtant, je la payais bien ! - Je ne pense pas que Wissam se soit trouvé autre chose, répond Abdelghani. Comme tu le sais, j'ai beaucoup d'affection pour elle. Hier, sa cousine nous a surpris. Wissam m'a confié avant de nous séparer qu'elle craignait la réaction de sa tante ! Elle s'attendait au pire. A. K. (À suivre)