Ce fut une clôture qui a parfaitement résumé l'urgence de réunir autour de pareils évènements ceux qui veulent communiquer et ceux qui veulent travailler pour que la publicité ne tourne pas dans le vide, sans aucun cadre, où le mot fort puisse rayonner sur l'ensemble de l'activité. Ce mot fort n'est autre que : “Donnons du sens et prouvons que le professionnalisme n'est pas un vain mot” qui symbolise le désir de communiquer plus. C'est ainsi que s'est exprimé, à la clôture, le directeur général de la société RH International, organisateur des 4es Journées euromaghrébines de la communication publicitaire. Avant lui, ce sont les séminaristes qui se sont exprimés pour faire part de leur satisfaction et leur joie de se retrouver autour de thèmes qui mettent en valeur la place de la publicité dans le développement économique. Une valeur renforcée par des experts internationaux qui ont fait le voyage pour expliquer comment fonctionne cette sensible machine publicitaire et libérer le code à respecter pour aller loin. Les chiffres du marché publicitaire algérien étaient absents durant ces 48 heures de débats, absents du fait, selon les organisateurs, qu' on ne peut avancer ce qui n'est pas officiel, sinon révéler les chiffres qui coiffent ce secteur de la pub. Il faut retenir que le développement de la communication a ouvert la porte à un nombre important d'agences qui se baptisent rapidement “agences professionnelles de communication”. Elles sont près de 2 256 agences,1 336 personnes morales et 920 personnes physiques à occuper le terrain. L'investissement annuel de la publicité, qui était de 12,9 milliards de dinars en 2008, a atteint au premier trimestre 2009 11,4 milliards et un peu plus aujourd'hui. Plusieurs orateurs ont déploré le manque de professionnalisme dans ce secteur. Le directeur de la publication de Liberté, qui est intervenu dans la matinée, a été d'une transparence qui a démontré que les médias sont en pleine effervescence. Ces médias sont les supports encore préférés des annonceurs parce que la concurrence n'est pas encore arrivée au point où un média chasse l'autre. C'est pour cela que l'intervenant appelle de tous ses vœux à l'organisation de la profession en commençant par la création du journal d'entreprise, en mettant en place des instruments de gestion et une organisation pérenne. Il a, par ailleurs, insisté sur le danger que peuvent constituer les annonceurs sur l'information si les recettes générées par un titre sont exclusivement du domaine de la publicité, et non des ventes. Il a cité le cas de la presse française frappée par la crise et la concurrence des nouveaux médias (les journaux gratuits, le Web…), y compris la vénérable institution que constituait Le Monde. S'appuyant sur le cas algérien, le conférencier a étonné plus d'un quand il a révélé que plus le tirage d'un quotidien est élevé, plus il déstructure son entreprise. Pourquoi ? Pour la raison élémentaire que le prix de vente public est administré. Fixé à 10 DA depuis 1997, il n'a pas bougé depuis, alors que le coût d'impression pour un 24 pages, qui était de 6 DA, caracole à 9,30 DA. Le reste à partager entre le sous-traitant, le kiosquier et l'éditeur est de… 70 centimes. Pour cela, l'intervenant a appelé à la tenue des états généraux de la presse écrite, dont la majorité des titres n'ont pas encore vingt ans, et “c'est triste et dur de mourir à cet âge”.