Les étudiants ont accepté de rouvrir le portail, mais campent sur leurs positions en poursuivant leur mouvement de grève. La tutelle s'est engagée à dépêcher une commission d'enquête à l'école. Dix jours après avoir assiégé leur établissement et interdit l'accès au directeur, au staff administratif et aux enseignants, les étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire (ENSV) ont finalement accepté de rouvrir le portail. En effet, les prémices du dénouement du conflit opposant les étudiants à leur directeur ont fait leurs apparitions, mercredi en fin d'après-midi, suite à l'intervention du wali délégué de la circonscription d'El-Harrach où est située l'ENSV. Le wali délégué était venu en fait pour proposer un marché aux étudiants : lancer un ultimatum à la tutelle. Faire le premier pas en ouvrant le portail de l'école pendant deux heures et en contrepartie le ministère de l'Enseignement devait envoyer des représentants pour discuter avec les grévistes avant l'expiration du délai. Et ce fut le cas. Toutefois, le dialogue engagé entre les étudiants et les deux représentants de la tutelle n'a finalement pas abouti. Les étudiants étaient sommés d'apporter des preuves à tout ce qu'ils ont fait endosser au directeur de l'école. N'étant pas parvenu à trouver un terrain d'entente, les deux parties se sont séparées en promettant qu'une commission d'enquête se déplacerait demain à l'école. Il faut souligner par ailleurs qu'en dépit de la “restitution” de l'école, les étudiants n'ont pas mis fin à leur mouvement de grève illimitée lancé le 23 mai dernier. Les 35 étudiants qui ont opté pour la grève de la faim ont été contraints de cesser leur mouvement en raison de la non-assistance médicale. “Les pompiers ne se déplacent jamais quand on les sollicite pour secourir un étudiant pris de malaise. Ils n'ont répondu qu'à l'appel du député du RCD qui se trouvait sur les lieux et à un agent de sécurité”, témoignent les étudiants. Pour rappel, le 23 mai dernier, les étudiants de l'école et son annexe, située non loin, ont décidé de lancer un mouvement de grève illimitée. Pis, les étudiants ont pris les commandes de l'établissement supérieur et ont interdit l'accès au premier responsable de l'ENSV, aux enseignants et tout le personnel administratif. Ne sachant quoi faire pour se “réapproprier” les lieux, le premier responsable de l'école vétérinaire a instruit l'avocat de l'école pour introduire une action en justice contre 12 étudiants “accusés d'être derrière le lancement et l'organisation” du débrayage. Le directeur et certains enseignants ont soutenu que la menace d'exclusion de certains étudiants est derrière cette contestation. “Les étudiants n'ont aucun problème et je ne comprends pas cette grève”, nous a affirmé M. Guezlane. Poursuivant le processus judiciaire, une requête a été déposée en référé devant le tribunal administratif de la cour d'Alger, le 26 mai dernier. L'affaire sera reportée au lendemain. Le 27 mai la justice ordonne aux étudiants de quitter les lieux et de reprendre les cours. Les 12 étudiants abdiquent mais les autres poursuivent leur mouvement dans l'enceinte même de l'école qui étaient sous leur contrôle jour et nuit.