Les 12 étudiants accusés par la direction de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire d'être derrière la grève illimitée sont sommés de quitter les lieux sous 24 heures et d'ouvrir les portes au premier responsable du campus. C'est le verdict rendu hier en fin d'après-midi par le tribunal administratif près la cour d'Alger. La justice ne s'est toutefois pas prononcée sur le caractère de ce mouvement de grève. L'avocat de l'ENSV avait insisté, dans la requête introduite le 26 mai dernier, sur “l'illégalité” de l'action lancée le 23 mai dernier par les étudiants. Finalement, le tribunal ne s'est prononcé que sur la “réappropriation” du campus par le directeur de l'école car les lieux ont été assiégés depuis le premier jour de la grève par les étudiants qui y ont interdit l'accès à leur directeur, aux enseignants et à tout le staff administratif. Seuls les agents de sécurité étaient autorisés à occuper leurs loges à l'entrée de l'établissement. Les grévistes occupaient tous l'école le jour et se relayaient la nuit. Aussitôt le verdict annoncé par l'avocate mandatée par les grévistes, la tension est montée d'un cran. La raison ? Pour les étudiants de l'école, le débrayage est loin d'être lié aux 12 étudiants montrés du doigt et traduits en justice. Ce qui veut dire que “si les douze étudiants quittent les lieux, la grève ne s'arrêtera pas et se poursuivra jusqu'à ce que les pouvoirs publics daignent venir nous voir et discuter pour régler nos problèmes”, fulminent les étudiants. Et d'ajouter que le portail de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire s'ouvrira, certes, mais juste pour laisser sortir les 12 personnes portées responsables. En effet, les étudiants mis à l'index ont décidé d'abdiquer à la décision du tribunal et de quitter les lieux. “Nous allons sortir. Il n'y a aucun problème ; mais que peuvent faire 12 étudiants face à plusieurs centaines ?” lance un des douze grévistes. À signaler, par ailleurs, qu'un étudiant parmi les 35 autres qui ont entamé samedi une grève de la faim est tombé en syncope hier matin. Transporté à l'hôpital, il y restera quelques heures pour des soins.