RESUME : Wissam n'a pas supporté l'idée d'être renvoyée chez son père. Elle s'est enfuie. Elle est en sortie de bain. Abdelghani part la chercher. Il l'emmène chez lui… 13eme partie Quand ils se rendent au second étage, ils ne croisent qu'une vieille myope. Une fois dans l'appartement, Abdelghani donne libre cours à son fou rire et la jeune fille à ses larmes. - Qu'ai-je donc fait de mal pour ne pas avoir de chance ? Pourquoi ai-je quitté le toit de ma tante comme une voleuse et venir chez toi comme une intruse ? - Tu n'es pas une intruse ici, lui dit Abdelghani, qui s'était un peu calmé. Tu va être dès demain ma femme, la maîtresse de cet appartement et de ce qu'il contient. - Abdelghani… et si je ne suis pas à la hauteur ? émet-elle. - Donne seulement le meilleur de toi-même, ce sera suffisant pour notre bonheur, lui assure-t-il. Wissam, je te laisse découvrir l'appartement toute seule ! Fais ce que tu veux ! Je sors et ne t'inquiète pas si je tarde un peu ! - Où vas-tu ? - Je vais essayer de trouver un terrain d'entente avec ta tante et ton père, lui dit-il. Je ne peux pas me marier avec toi comme ça ! Lorsque Wissam ferme la porte derrière lui, elle sait qu'il ne lui sera pas facile d'arracher le pardon à sa famille. Elle a fugué en sortie de bain. Et Abdelghani ne sera jamais accepté. Il n'est pas le gendre que lui souhaitera son père. Lui l'ignorait mais elle, elle le sait seulement, si elle s'est retenue de le lui dire, c'est uniquement pour qu'il voit de lui-même combien sa famille est compliquée et difficile à vivre. Ainsi, il ne mettra jamais sa parole en doute. Lorsqu'il revient quelques heures après, à sa mine Wissam sait qu'il est non seulement déçu mais aussi choqué. Elle l'aide à se débarrasser de sa veste. Il est si fatigué. Il soupire en croisant ses yeux rougis. Elle s'efforce à sourire, un peu pour le rassurer. - Il faut les oublier, soupire-t-il. - Ils t'ont mal accueilli ? murmure-t-elle. - Ils ont été grossiers même. Jamais je n'ai rencontré de gens aussi méchants et aussi durs ! Ils préféreraient te voir mendier. Ils ne me connaissent même pas ! Ils ne pensaient pas à ton avenir ! - Je n'ai pas voulu te retenir tout à l'heure. En t'évitant de les rencontrer, tu aurais toujours eu des doutes sur moi, dit Wissam. En les voyant, en leur parlant, tu comprendrais pourquoi je deviens de glace à l'idée même de les revoir ! - Je t'aime Wissam. C'est vrai, j'ai peut-être le même âge que ton père mais je te jure une chose, à partir de maintenant tu es la prunelle de mes yeux ! Je ne laisserai jamais quelqu'un te faire du mal et j'œuvrerai toujours pour ton bonheur ! - Moi aussi, lui promet Wissam. Tu le sais, je ne t'aime pas d'amour mais je ressens quelque chose pour toi. Peut-être qu'avec le temps, je t'aimerais… pour de vrai ? - Inch Allah, soupire Abdelghani, qui décide de changer de sujet. Qu'as-tu préparé pour le dîner ? - Pas grand-chose, répond-elle. J'aurais voulu faire des achats mais je n'ai pas trouvé un seul vêtement de femme dans ton armoire. Abdelghani se retient de la prendre dans ses bras quand elle lève les siens pour bien lui montrer qu'elle porte une chemise en jean à lui. Elle est encore plus belle. Elle l'ignore… A. K. (À suivre)