La situation de l'agriculture, des fellahs et des éleveurs à la CNE de Chemini, wilaya de Béjaïa, est déplorable à plus d'un titre et met à rude épreuve la patience et ténacité de ces fellahs et éleveurs qui, au regard de leur courage et de leur esprit de responsabilité, méritent un bien meilleur sort. En effet, en plus des difficultés matérielles et logistiques auxquelles ils font quotidiennement face dans l'exercice de leur activité dans ces zones rurales et montagneuses (manque d'intrants, de moyen de transport et autres matériels électrification infrastructures routières), ils se heurtent également à des difficultés d'ordre bureaucratique liées notamment au problème de la propriété en matière de foncier agricole. Pourtant, les parcelles en litige sont cultivées depuis des générations et le problème n'a jamais été ni avant l'occupation en 1830 ni pendant l'occupation avant 1962 et nous sommes convaincus ainsi que le problème ne se poserait pas aussi si les parcelles sont laissées à l'abandon. Tout se passe comme si l'initiative consistant à innover et à développer (il y a 35 étables dans la seule région de Semaoune) doit être sanctionnée négativement. Je vous informe, M. le ministre de l'Agriculture, qu'un grand danger nous guette aussi parce que le problème frontalier entre la commune de Chemini et Bouzeguène, dans la wilaya de Tizi Ouzou, au lieudit Ighil, n'est toujours pas ratifié officiellement, et sous les yeux des autorités locales, des querelles entre les éleveurs des deux côtés éclatent presque tous les ans pour la revendication des terrains de pâturage. De plus, des lots de terrain fertiles sont abandonnés par dépit à la jachère, ce qui favorise les incendies. On nous oppose le plan établi par l'occupant dans les années 1860, en application du décret du sénatus-consulte pour nous décourager encore plus et nous nier le droit d'exercer l'activité héritée de nos ancêtres. Je vous informe, M. le ministre, que plusieurs familles ne vivent que des récoltes de ces terres et des revenus de leurs cheptels. Aussi, j'ai l'honneur de vous demander, M. le ministre, de bien vouloir intervenir auprès des autorités locales et wilayales afin que puissent être levées les entraves au développement de l'agriculture dans notre commune et wilaya. Ourari Mouhoub Douar Semaoune, village Ath Ouragh, CNE de Chemini, Béjaïa