La filière ovine dans la wilaya de Batna fait face à de sérieux problèmes et risque d'amorcer un déclin, après avoir connu, au cours de cette période 2000/2007, une évolution, même en dents de scie. Le moment semble à la prise du pouls du cheptel ovin par les responsables du secteur de l'agriculture afin de cerner les problèmes et les demandes de la filière ovine. Par la même occasion, stabiliser le nombre du cheptel ovin pour éviter le processus d'abandon de l'élevage qui avance de façon très préoccupante si nous nous confions aux témoignages de certains fellahs interrogés sur le sujet. La direction des services agricoles de la wilaya de Batna, dans son rapport relatif à l'agriculture, présenté à la première session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya de Batna, établit le constat de la production ovine dans la wilaya et chiffre le cheptel ovin à 412 000 têtes, soit une évolution moyenne de 12%. Cette évolution moyenne s'explique par l'abattage excessif des moutons. Certains éleveurs, consultés sur le sujet, font savoir que l'abattage excessif dont fait acte la direction des services agricoles de la wilaya est en quelque sorte la conséquence d'une pléthore de cause. La cause qui revient le plus souvent dans les discussions des éleveurs de la région de Chemora et Boulhilet est cette dépendance étroite de l'élevage ovin aux conditions climatiques. “L'effectif du cheptel ovin varie au regard de la situation pluviométrique dans la wilaya de Batna. Si la saison est pluvieuse, les éleveurs grossissent les effectifs de leurs troupeaux, si c'est le contraire, les éleveurs s'en débarrassent pour éviter les pertes sèches”, nous explique ammi Houes, un fellah d'El-Kouachia. Il ajoute: “L'élevage dépend d'une manière générale des aléas climatiques.” D'autres causes ont été également évoquées. Les éleveurs nous ont parlé aussi bien des parcellisations des terres et du rétrécissement progressif de l'aire pastorale, qui limitent les éleveurs de grossir le nombre de leurs bêtes. Ils ont signalé les parcours existants, qui se trouvent généralement, dans un état de dégradation continu en liaison, d'une part, avec l'augmentation du nombre du cheptel ovin et d'autre part, avec un rétrécissement progressif de l'aire pastorale. B. Boumaïla