Malgré les grandes potentialités dont recèle la wilaya de Boumerdès en matière de terres agricoles et de voies de communication, le secteur de l'agriculture est loin d'atteindre son niveau optimal. Cette situation est due aux différentes entraves d'ordre matériel et administratif que rencontrent les agriculteurs. Ces derniers se plaignent de l'absence d'un véritable soutien de la part de l'Etat et de la cherté de certains produits agricoles importés pouvant être produits localement. « Nous avons sollicité l'aide de l'Etat pour investir et produire localement, mais nos responsables préfèrent l'importation. L'on importe les aliments de bétail et on les offre aux éleveurs nationaux à des prix vertigineux au lieu de nous aider à produire localement l'orge et le maïs », déplore M. Allalou, viticulteur et éleveur de Naciria. « L'Etat ne prend pas en charge les véritables problèmes des agriculteurs. Il fait uniquement des opérations de propagande. Actuellement, les nitrates d'ammoniac et d'autres types d'engrais ne sont pas disponibles localement et les pouvoirs publics ne se soucient pas de leur nécessité pour les nouvelles semailles de la dernière campagne », se plaint A. Khadraoui, un fellah de la wilaya. Les agriculteurs dénoncent les lenteurs bureaucratiques dans le traitement des demandes d'aides formulées dans le cadre des différents dispositifs de soutien aux agriculteurs.« Pour bénéficier du crédit RFIG, lancé l'année dernière par le ministère de l'Agriculture au profit des agriculteurs, on fait des navettes entre les banques et les administrations concernées pour le recevoir finalement en retard », ajoutent nos interlocuteurs. L'avancée du béton sur les terres agricoles n'a pas été épargnée par les agriculteurs. « La construction de nouveaux quartiers ou de nouvelles villes entières sur des terrains agricoles, au détriment des exploitations agricoles, prend des proportions alarmantes dans notre wilaya », regrette A. Gasmi, représentant des fellahs de Boudouaou.