Un immeuble s'est effondré, hier matin, dans le quartier de Belcourt. Plusieurs édifices sont également menacés. C'est dans le bruit assourdissant de l'effondrement de l'immeuble 157 et sous les cris des ouvriers du chantier d'en face que les habitants de la rue Hassiba-Ben-Bouali se sont réveillés hier matin. C'est à 9h45 que les employés de l'entreprise Sebti ont commencé la démolition du mur porteur de l'immeuble 157 qui cause un danger pour l'immeuble mitoyen. Après vingt minutes de travaux, ladite bâtisse s'est effondrée en faisant deux blessés légers, alors qu'une troisième personne restait bloquée sous les décombres. “Nous étions douze ouvriers qui devions travailler dans ce chantier, deux manœuvres étaient déjà sur le toit et le troisième au rez-de-chaussée. Nous avons sauvé les deux personnes sur le toit, puis la Protection civile, par mesure de sécurité, nous a interdit l'accès à l'intérieur de la bâtisse”, nous a déclaré un employé de l'entreprise Sebti. A 10h30 déjà, il y a foule sur les lieux. Un climat de panique et d'hystérie s'est installé dans les esprits des sinistrés, qui sont sortis voir pour la dernière fois leur immeuble détruit. “Notre immeuble est en ruine… c'est tout ce qui manquait à notre moral. Après les répliques qui nous font sursauter s'ajoute cette catastrophe”, murmure une sinistrée. Elle ajoute : “depuis le temps qu'on demande aux services concernés de nous évacuer…” Témoin de la panique régnant dans ce quartier, au moment où la démolition reprend, une mère crie à son fils de s'enfuir : “La terre tremble, la terre tremble !” Cette femme a cru qu'il s'agissait d'un séisme. Juste au bout de la rue, on aperçoit le frère de la victime, Saïd Khettouche, qui faisait des va-et-vient tout en se rongeant les ongles. “Il a fallu que cela tombe sur mon frère… Il a fallu qu'il fasse plus de 300 km pour gagner son gagne-pain… ! Faut-il que le pain soit amer pour qu'il le paie de sa propre vie ?”, s'écrie le jeune homme. Devant les décombres, les versions sont différentes d'une personne à une autre. Pour plus d'informations, nous avons interrogé le président de l'APC de Sidi M'hamed qui nous dira que l'immeuble était destiné à la démolition depuis le séisme du mois de mai dernier au même titre que 19 autres bâtisses du quartier de Belcourt. Il ajoutera : “L'office d'aménagement et de restructuration du Hamma (l'Ofares) avait engagé l'entreprise Sebti pour détruire le mur porteur de l'immeuble qui causait un danger pour les deux immeubles mitoyens. La démolition devait se faire de manière progressive et manuelle puisque l'immeuble était dans un état vétuste”. “L'entreprise a sa part de responsabilité, car le marteau-piqueur et le compresseur utilisés dans la destruction ont provoqué des vibrations qui ont favorisé l'effondrement”, explique M. Bourouina. C'est en fin de journée que les éléments de la protection civile ont réussi à faire sortir la dépouille de la troisième victime. C'est dans un effondrement moral que les ouvriers ont quitté le chantier. N. A.