Saisissant l'opportunité du déroulement de la Coupe du monde en Afrique du Sud, le leader libyen Mouammar Kadhafi a violemment critiqué la Fédération internationale de football association (Fifa), qu'il a qualifiée de “mafia mondiale”. Le colonel Kadhafi s'en est violemment pris, samedi soir, à l'instance dirigée par le Suisse Joseph Sepp Blatter, qui n'est, selon lui, qu'une “organisation corrompue”, défendant ainsi de nouveau le droit de “petits pays” à accueillir la Coupe du monde. Il fallait s'attendre à cette sortie médiatique du chef de la Révolution libyenne, connu pour ne pas rater ce genre d'événements internationaux pour se faire entendre, d'autant plus que le puissant patron de la Fifa, Blatter, est un Suisse. En effet, la crise existant actuellement entre Berne et Tripoli n'est certainement pas étrangère à cette attaque en règle contre la Fédération internationale de football, dont le siège est également abrité dans la Confédération helvétique, en l'occurrence à Lausanne. Saisissant l'occasion du discours qu'il a prononcé dans le cadre de la célébration du quarantième anniversaire de l'évacuation des troupes américaines de Libye, le 11 juin 1970, il a affirmé : “Nous annonçons d'ici notre condamnation de cette mafia mondiale et de cette organisation corrompue”. Initialement prévue vendredi, la commémoration de cet anniversaire avait été reportée à samedi, en raison de sa coïncidence avec l'ouverture du Mondial 2010. Pour rappel, la Libye s'était portée candidate pour l'organisation de l'événement, finalement confiée à l'Afrique du Sud par la Fifa. Devant des milliers de sympathisants et de militaires à l'aéroport militaire de Mîtiga, près de Tripoli, Mouammar Kadhafi a souligné que “la politique corrompue suivie par cette organisation corrompue qui doit être combattue et nous allons la combattre régulièrement”. Allant encore plus loin dans ses accusations, le Guide de la Révolution libyenne a accusé la Fifa de “trafic d'êtres humains et de faire renaître l'esclavage, en achetant des joueurs de pays pauvres pour les mettre dans des camps (centres de formation) dans les pays riches pour les vendre par la suite”. Selon lui, “avec les milliards qu'elle gagne du trafic des êtres humains, la Fifa doit aider les pays pauvres à accueillir la Coupe du monde”. Pour rappel, l'homme fort de Tripoli avait déjà défendu en mai le droit des “petits pays” à organiser la Coupe du monde de football, sans tenir compte de leur capacité financière. “C'est leur droit pour que soit mis fin aux sentiments d'injustice, de haine et d'amertume des peuples pauvres, privés jusqu'à présent de l'organisation du Mondial”, avait-il insisté. Il n'en demeure pas moins que les capacités financières des pays candidats demeurent le seul critère déterminant l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde de football, le plus grand événement sportif planétaire.