RESUME : Abdelghani a pris goût à l'alcool. Comme elle lui interdit d'en prendre à la maison, il boit dehors. En rentrant, il est forcé de se doucher. Les discours n'ont aucun effet sur lui. Il regrette de ne pas pouvoir l'honorer. Un soir, il rentre accompagné… 21eme partie L'invité, qui répond au prénom de Dahmane, ne doit pas dépasser la trentaine. Il est charmant et bien bâti. Wissam a eu le temps de le voir alors que son mari le précédait au salon. À sa demande, elle va leur réchauffer le dîner. Elle est vite rejointe par son mari qui vient prendre une bouteille de vin d'un sac qu'il avait dissimulé dans le panier à pain. - Ce n'est pas un parent à toi ? le questionne-t-elle, tout en activant dans les préparatifs de ce dîner tardif. Tu aurais pu appeler pour prévenir, ajoute-t-elle. Tout aurait été prêt. - Ce n'est pas un problème, répond Abdelghani, en se postant derrière elle. Ainsi, pendant que nous dînons, tu auras le temps de te préparer, ajoute-t-il. Fais-toi belle comme si tu devais te marier ce soir. Wissam se tourne vers son mari. Elle souhaite avoir mal entendu. À la vue du visage pâle, son mari hausse les épaules. - Je n'y suis pour rien ! dit-il. C'est le destin. - Comment c'est le destin ? s'écrie-t-elle, glacée au fait qu'il veuille la proposer à un homme. Mais tu es fou ! Comment oses-tu ? - Puisque je ne peux pas le faire, quelqu'un d'autre le fera à ma place, répond Abdelghani. Il y a longtemps que j'ai réfléchi à la question et c'est l'unique solution. J'amènerai chaque mois quelqu'un pour te satisfaire ! Wissam le gifle et recule en criant. - Tu ne me feras pas faire ça ! lui crie-t-elle, en serrant les poings pour ne pas le gifler de nouveau. Des larmes coulent sur ses joues. Jamais je n'aurais cru que tu tomberais si bas ! - C'est parce que je t'aime ! dit Abdelghani en l'empoignant par les épaules. Tu es jeune et je sais que tu en as besoin. Si je ne te l'avais pas amené, un jour, tu aurais cherché de toi-même ! C'est pour éviter cette situation que j'ai décidé d'agir. - Je n'en ai pas besoin ! Ton affection me suffit ! lui crie-t-elle. Je ne veux pas d'homme, en tout cas, pas un autre que toi ! - Wissam ! tu vas m'écouter et m'obéir ! murmure Abdelghani entre ses dents, plantant ses doigts presque dans sa chair alors qu'elle devient livide en criant de douleur. Tu vas te préparer et fêter ta jeunesse avec lui parce que je le veux ! Si cela peut te rassurer, je n'y assisterai pas ! Je vais sortir jusqu'au matin. - Non ! crie Wissam, en essayant de se dégager. Je ne veux pas ! Je regrette de ne pas t'avoir fait suivre par un psychologue ! Tu es devenu fou et tu vas me rendre folle ! Tu peux dire à… tu peux lui dire de partir ! - C'est toi qui vas partir si tu ne m'obéis pas ! la menace-t-il. - Je préfère ça ! rétorque-t-elle. Je préfère retourner vivre chez mon père et être la bonne de ma marâtre, si ce n'est pas être son esclave ! Au moins, je serai digne ! - Je ne te laisserai pas partir et tu feras ce que je veux ! Chaque mois, je t'amènerai quelqu'un. Tu feras ce que tu veux avec lui en mon absence. Mais je te garde pour moi, ajoute-t-il comme un avertissement. Va te préparer ! A. K. (À suivre)