RESUME : Les spécialistes qu'il a vus en France n'ont rien pu faire. Abdelghani est abattu. Il rentre. Il a apporté du whisky. Il y noie son chagrin. Wissam est hors d'elle, elle lui fait passer un sale quart d'heure. Elle ne veut pas le partager avec l'alcool… 20eme partie -Wissam, tu sais que je t'aime ? - Bien sûr, mais il faut me le prouver en ne touchant plus à l'alcool, lui demande-t-elle. Nous avons déjà assez de peine comme ça. Tu ne trouves pas ? Abdelghani a mal. Cela le rassure qu'elle partage sa peine mais il aurait voulu lui donner du plaisir, lui prouver qu'il est un homme. Il l'aurait comblée. Mais le destin le lui refuse. Après lui avoir remis un trésor entre les mains, comme pour le récompenser après tant d'années de solitude patiente, il lui a pris les armes nécessaires pour le protéger et se le garder. Seuls les autres pourront en profiter, en jouir. Pas lui. Plus tard, et Abdelghani ne se fait pas d'illusions, elle se tournera ailleurs pour avoir ce qu'il ne peut et ne pourra jamais lui donner. Wissam le couvre d'attention et essaie de devancer le moindre de ses désirs. Les jours se comptabilisent en semaines, puis en mois. Leur existence est douce même si la tristesse habite leurs cœurs. Elle sait que son mari s'est mis à fréquenter les bars chaque jour. Avant de rentrer le soir, comme elle lui a interdit de rapporter de l'alcool à la maison, il prend un verre ou deux dehors. C'est l'occasion pour lui de se détendre un peu, d'oublier son impuissance dans la griserie de l'alcool, de se permettre de rêver, de se convaincre que tout va bien, qu'il est un homme normal, qu'il satisfait sa femme dans tous ses besoins. Mais Abdelghani est vite ramené à la réalité dès qu'il rentre chez lui. Dès que Wissam respire son haleine, si elle y découvre une odeur d'alcool, elle le force à prendre une douche froide et un bon café. Après, elle lui fait une leçon de morale. Surtout, si elle a su résister, ce n'est pas à lui de flancher ! D'ailleurs, ces dernières semaines, il lui a fait beaucoup de peine. Il lui a interdit de sortir en son absence. Certes, il l'emmène souvent au restaurant, il fait les boutiques avec elle mais dans son attitude, elle a senti qu'il ne lui fait pas autant confiance qu'avant. Et ces jours-ci, il ne rentre qu'à partir de vingt heures, presque ivre et surtout très pensif. Elle ignore ce qui accapare autant ses pensées et ce qui peut le retenir au bar aussi longtemps. Elle est décidée à lui parler, non pas pour se quereller avec lui, car, aborder son manque de confiance envers elle ne fera que le mettre dans tous ses états. Elle n'a que faire des sorties mais elle a besoin de sa présence. Qu'il soit là, pas qu'il passe la plus grande partie de son temps au bar. Ce soir, il tarde et encore plus que de coutume. Il est plus de vingt-deux heures quand il rentre. Wissam s'est levée pour l'accueillir et lui passer un savon. Mais elle ne peut pas le faire. Son mari n'est pas rentré seul. Quelqu'un l'accompagne. A. K. (À suivre)