“C'est une contribution de l'Afrique à la lutte contre le réchauffement climatique”, a affirmé le président tchadien Idriss Deby Itno, dans son allocution d'accueil. Le barrage vert, qui ceinture progressivement les Hauts-Plateaux algériens, a fait des émules. Un projet identique va voir le jour dans le Sahel saharien. Un sommet sur le projet de la “Grande muraille verte” s'est tenu au Tchad, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification. Ce projet, qui doit relier par une ceinture de végétation l'Ouest à l'Est de l'Afrique, a réuni, au total, onze pays du continent. D'autres pays ont également montré de l'intérêt pour le projet algérien. “La Grande muraille verte est un projet conçu par les Africains pour les Africains et pour les générations futures. C'est une contribution de l'Afrique à la lutte contre le réchauffement climatique”, a affirmé le président tchadien Idriss Deby Itno, dans son allocution d'accueil. De plus en plus, la réalisation algérienne contre l'avancée du désert est perçue comme un projet non pas fantaisiste, mais qui a des chances de se réaliser. À la fin des années 1970, la Chine a commencé à bâtir une muraille verte pour lutter contre la progression des dunes de sable, alors à 200 km de Pékin. Celle-ci s'étend désormais de l'extrême Nord-Est du pays à l'extrême Nord-Ouest, sur un parcours long de 4 500 km environ. Ce projet titanesque a inspiré l'idée d'un projet similaire sur le continent africain, un continent particulièrement touché par la désertification. L'Algérie a été la première à initier un projet similaire. Lancé en 1973 par le défunt président Houari Boumediene, le projet a vu le jour avec les appelés du Service national, avant d'être repris par les services forestiers. Le barrage vert a été conçu de façon à fixer également les populations grâce au développement de l'agriculture et des activités agropastorales. Il est cité en exemple par ceux qui, à travers le monde, luttent contre la crise environnementale. L'Afrique, qui est constituée aux deux tiers de déserts ou de terres arides, la lutte contre la désertification est une question de survie. Mais elle souffre avant tout d'un manque d'engagement des politiques et de moyens financiers. En 2005, cependant, l'Union africaine a approuvé un projet mené par l'ancien président nigérian O. Obasanjo : reboiser un espace de 15 millions d'hectares entre Dakar et Djibouti, donc sur une longueur de 7 000 km et une largeur de 15 km. Le coût, de l'ordre de 1,5 milliard de dollars, devait être assuré par le NEPAD (New Partnership for Africa's Development), dont le président Bouteflika est un des initiateur et animateur. N'Djamena, il a été surtout question de coordination et de synchronisation des différents programmes de lutte contre la sécheresse. Il s'agissait pour les onze chefs d'Etat du Sahel de coordonner les programmes d'action nationaux pour les intégrer dans la dynamique plus large de la Grande muraille verte. Mais pour certains pays concernés, l'harmonisation n'est pas le seul problème de cette Grande muraille verte. Outre son coût élevé, nombreux sont ceux qui remarquent avant tout les obstacles auxquels le projet est confronté. Parmi ceux-ci, la rareté de l'eau est le premier mentionné : la moyenne des précipitations ne dépasse pas 400 mm/an dans les régions concernées et la saison sèche dure plusieurs mois. Depuis le lancement du projet en 2005, le reboisement n'avance que très doucement. Le président sénégalais Abdoulaye Wade, s'est montré particulièrement virulent contre les pessimistes et des Ong qui accusent les gouvernements de détourner l'argent du barrage vert : “Le désert est un cancer qui doit être combattu, c'est pour cela que nous sommes décidés à mener cette bataille titanesque”. Les onze dirigeants africains présents au sommet sur la Grande Muraille verte ont créé l'Agence panafricaine de la GMV pour suivre de près sa réalisation.