L'Iran a prévenu qu'il répondrait avec fermeté à l'Union européenne si celle-ci persiste dans sa politique de sanctions sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, a rapporté, hier, le site Internet de la chaîne iranienne Press TV. L'UE “va être confrontée à une réponse ferme et adéquate de l'Iran si elle poursuit sa politique de sanctions”, a rapporté la chaîne de langue anglaise, évoquant des propos tenus jeudi dernier par le vice-président Ali Ahani au secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères, Wolf-Ruthart Born. Ce responsable iranien a jugé “décevante et inutile” la politique européenne, entre diplomatie et sanctions, vis à vis de l'Iran. “La politique de sanctions envers l'Iran sur son programme nucléaire n'aidera pas à résoudre les conflits, mais va entraîner des dommages pour les entreprises européennes”, a-t-il souligné. L'UE a décidé, jeudi, d'adopter contre l'Iran des sanctions plus sévères que celles votées le 9 juin par le Conseil de sécurité de l'ONU. L'initiative européenne a suivi de 24 heures une décision similaire des Etats-Unis. Ces sanctions n'empêcheront pas Téhéran de poursuivre son programme nucléaire, a encore prévenu Ali Ahani, cité par l'agence officielle Irna. “La nouvelle décision (de l'UE) d'intensifier les sanctions contre l'Iran (...) est dommageable”, car elle intervient alors que Téhéran se prépare à répondre à une offre de dialogue de la Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères Catherine Ashton, a-t-il poursuivi. Les sanctions européennes “n'auront aucun effet sur le détermination du gouvernement et du peuple iraniens à exercer leur droit légitime d'exploiter la technologie nucléaire sous la supervision de l'AIEA”, l'Agence internationale de l'énergie atomique, a-t-il conclu. L'Iran est sous le coup de six résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU depuis 2006, dont quatre assorties de sanctions, condamnant sa politique nucléaire. La communauté internationale soupçonne Téhéran, en dépit de ses démentis répétés, de chercher à se doter de l'arme atomique sous-couvert d'un programme nucléaire civil. Contrairement aux sanctions de l'ONU, les sanctions européennes supplémentaires vont notamment cibler l'industrie pétrolière et gazière de l'Iran, pour empêcher investissements, transferts de technologie et assistance technique dans certains domaines. Le président du Parlement, Ali Larijani a affirmé pour sa part que l'Iran pourrait envisager “des mesures de rétorsion” aux sanctions européennes, dans des déclarations faites jeudi avant la décision de l'UE et rapportées hier par la presse. “Si l'Europe prend des sanctions, l'Iran envisagera des mesures de rétorsion”.