Les céréaliers de la wilaya d'Oran montent au créneau pour dénoncer les différents obstacles rencontrés au niveau des CCLS lors de la livraison de leurs récoltes de la campagne moissons-battages de 2009/2010. Après la note placardée devant la porte des dépôts de la CCLS chargés de recevoir les récoltes, voilà que la qualité des céréales est devenue objet de litige. “D'abord, cette note qui exige la présentation du déclaré (déclaration d'ensemencement de céréales fournie par les APC), des semences livrées par les CCLS ou la facture des semences achetées auprès de l‘OAIC, voilà qu'on fait tout pour refuser notre récolte, ou le marchandage du prix est devenu inacceptable”, affirme un céréalier rencontré au dépôt des CCLS d'Oued Tlélat. De son côté, les CCLS refusent toute céréale de mauvaise qualité (présence d'insectes vivants, tel le charançon ou du charbon). C'est ce que nous avons constaté sur place. “Ce sont les directives. Nous sommes contraints de tamiser une quantité de chaque céréale sac par sac. C'est vrai que l'opération prend du temps, mais nous sommes obligés de le faire. Ensuite, on négocie le prix avec le propriétaire si la qualité est moindre (prix officiel 2 500 DA/q pour l'orge, 3 500 DA/q pour le blé tendre et 4 500DA/q pour le blé dur)”, précise un cadre de la CCLS. Pour les plus avisés, les raisons sont à chercher ailleurs : “Non ! Les silos des CCLS sont gorgés d'orge. Du coup, les responsables cherchent la petite bête pour refuser le produit des fellahs”, ajoutent-ils. En effet, pour la campagne moissons-battages de cette année, elle concerne plus de 3 317 000 hectares, dont 1 276 391 hectares d'orge, 1 342 507 ha de blé dur, 614 024 ha de blé tendre et 84 264 ha d'avoine à l'échelle nationale. Les prévisions sont encourageantes. Pour cette année, plusieurs fellahs de la filière céréaliculture se sont plaints de la situation ambiante car elle pénalise un grand nombre de producteurs. Les déclarations de certains sont révélatrices. Pour B. Belkheïr, un fellah de la daïra d'Oued Tlélat, c'est une vraie injustice. “Ils ont refusé mes 250 quintaux d'orge, sous prétexte qu'ils contiennent du charbon et du charançon. Seul le responsable du dépôt de la CCLS impose son avis sur la qualité. C'est injuste ! Après sept heures d'attente, ils ont refusé mon produit injustement. Que faire de mes 250 quintaux d'orge ? Arrêtons cette bureaucratie qui ‘tue' le monde agricole.” Même son de cloche de la part de M. Mohamed : “Je viens de payer 8 000 DA pour le transport de mes 200 quintaux d'orge. J'attends depuis plus de trois heures et je risque d'y passer la journée. Le transporteur exige un supplément pour la durée d'attente. Que faire?” Cependant, l'installation d'une commission chargée de déterminer la qualité des céréales, regroupant les différentes parties du secteur, s'impose. L'année dernière, la commission en question a réalisé un travail de titan. Elle a permis de réconcilier céréaliers et CCLS. Selon un syndicaliste de l'UNPA que nous avons rencontré à Oued Tlélat, une commission chargée de déterminer la qualité des céréales composée de trois membres (de l'UNPA, la DSA et la chambre d'agriculture) sera installée dans les prochaines 48 heures.