Le cinéaste algérien, Mohamed Lakhdar Hamina, a appelé, vendredi soir, à Paris, les pays arabes à la mise en place d'un Fonds commun de production et de coproduction cinématographique et télévisuelle. “J'appelle à la conscience arabe pour créer les conditions favorables à la mise en place d'un fonds commun de production et de coproduction cinématographique et télévisuelle pour faire face à la guerre des images”, a déclaré le cinéaste, lors de la cérémonie de remise du prix qui lui a été décerné dans le cadre de la manifestation “Doha capitale de la culture arabe 2010”. Pour le détenteur de la Palme d'or du Festival de Cannes en 1975 (avec son chef-d'œuvre Chronique des années de braise), “le monde subit une véritable guerre des images et les différents segments de la vie sont régis par cette bataille qui fait rage. Si nous ne produisons pas nos propres images pour véhiculer nos propres cultures, d'autres le feront à notre place et ne montreront du monde arabe que des images de violence, de désastre et d'incurie”, a-t-il estimé. Et d'ajouter : “Si dans le passé, la puissance est la seule force de loi, l'essentiel repose, aujourd'hui, sur le poids des mots et de la capacité de création culturelle.” Le cinéaste, auteur et réalisateur du célèbre le Vent des Aurès a réaffirmé son attachement à la culture algérienne, indiquant par la même que celle-ci est une “source inépuisable de mon inspiration”. Il a aussi revendiqué son appartenance à la culture arabe, ainsi que son ouverture sur la culture universelle. “La culture est un dénominateur plus que jamais nécessaire au dialogue entre les nations, un facteur de paix et de compréhension mutuelle”, a-t-il précisé. La cérémonie de remise du prix “Doha 2010, capitale de la culture arabe”, a été marquée également par l'intervention de Mohamed Al Kuwari, ambassadeur du Qatar en France, qui a rendu, lui aussi, un vibrant hommage à Lakhdar Hamina, en déclarant : “Le cinéma témoigne de son attachement profond à la liberté et au rapprochement entre les peuples.” “Combattant pour la paix, humaniste engagé, vous êtes une chance pour l'Algérie et le monde arabe. Vous êtes l'artisan de passerelles entre les cultures et un ambassadeur pour le dialogue”, a-t-il renchéri en s'adressant au cinéaste algérien.