L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), qui tenait, jeudi à Oran, ses deuxièmes assises du BTPH, a par la voix de son président, M. Kheloufi, réitéré les attentes et les impatiences de leurs adhérents quant à la concrétisation sur le terrain de l'engagement des politiques vis-à-vis des entreprises du secteur. “Ces assises se déroulent dans un contexte difficile où le BTPH connaît d'énorme difficultés à cause de la flambée des prix des matériaux de construction, les problèmes d'approvisionnement qui en découlent, le code des marchés, le recouvrement, la qualité des matériaux et des réalisations etc. Ce sont toutes ces questions qui font le débat de ces assises”, nous déclarait M. Kheloufi. Et de poursuivre : “Nous sommes le premier employeur depuis 5 ans… Nous avons des propositions et nous ne voulons pas être laissés de côté !” L'orateur rappellera, à cet effet, la décision du Premier ministre d'accorder la priorité aux entreprises algériennes dans les projets du plan quinquennal représentant une manne des plus considérables, soit 286 milliards de dollars et d'en espérer enfin sa traduction sur le terrain. De même pour la révision du code des marchés qui tarde à être divulgué plaçant d'autant les entreprises du BTPH dans un climat d'incertitude, comme constaté lors de ces assises. L'autre crainte formulée par les entrepreneurs de l'AGEA, c'est le décalage entre les textes et la réalité de leur application au niveau des collectivités locales. Cette question a par ailleurs fait l'objet d'une recommandation au terme des assises à savoir : la mise en place au niveau local c'est-à-dire des wilayas et des communes, de cellules de contrôle d'application du code des marchés avec cette possibilité d'agir aussi bien en amont qu'en aval. Alors que pour certains chefs d'entreprise le salut du secteur du BTPH passera également par une remise à niveau, d'autres estiment que le secteur privé se doit de travailler en synergie pour faire face à la concurrence des entreprises étrangères et de prôner dès lors la création de groupes d'intérêt pour pouvoir soumissionner. Le directeur de l'ANDPME estime que cette mise à niveau qui concernera 20 000 PME, dont 15 000 TPE pour 2010-2014, dont 40% du BTPH, constitue en soi désormais un paramètre financier très important pour l'obtention de crédit et d'investissement. À titre d'exemple, nous savons que le CPA, rien que pour l'année 2009, a été sollicité par 2000 entreprises du BTPH pour l'obtention d'avance de 80% du montant des créances sur des situations émises. C'est là, nous dit-on, l'un des produits financiers du CPA le plus sollicité confirmant du même coup les difficultés des entreprises à récupérer leurs situations financières régularisées après la réalisation de projet. À noter la présence, lors de ses assises, d'une très forte délégation de chefs d'entreprise espagnols venus de la région de Catalogne.