Lors du point de presse qu'il a animé hier au siège de l'entreprise, le secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal Annaba a confirmé la décision des travailleurs à entrer, comme annoncé depuis trois semaines, en grève, dès demain lundi. D'emblée, Smaïn Kouadria a averti que ce mouvement de grève, approuvé par la majorité des travailleurs, touchera tous les ateliers de l'usine et sera illimité, du moins jusqu'à satisfaction des revendications salariales soumises à l'employeur. Soucieux de démontrer la légitimité de cette démonstration de force, qu'il affirmera avoir tenté de toutes ses forces d'éviter, le syndicaliste a informé les représentants des organes de presse présents à cette conférence de l'attitude intransigeante de la direction quant au traitement du dossier relatif aux augmentations salariales. Il regrettera, une fois encore, que l'employeur ait refusé jusqu'ici de procéder à l'application de ce volet de l'accord de la tripartite malgré l'insistance des syndicalistes. M. Kouadria distribuera d'ailleurs une copie de ce document, dans lequel il est fait notamment mention d'une instruction aux syndicats de branche de prendre en charge la négociation des rémunérations et des augmentations de salaires qui y sont abordées. Ceci en rappelant que ledit accord de partenariat fait obligation aux opérateurs des secteurs public et privé de se conformer sans réserve à ses dispositions, comme l'auraient fait toutes les autres entreprises dépendant de toutes les branches, assurera-t-il. Argumentant la position du syndicat par rapport à celle de la direction d'ArcelorMittal, l'animateur du point de presse fera un récapitulatif de toutes les phases des négociations de la plate-forme de revendications. Convaincu de la justesse de sa démarche, il imputera l'échec des négociations à Vincent Le Gouic, en sa qualité de directeur général de l'entreprise, lequel n'aurait pas fait l'effort, selon lui, de répondre aux attentes légitimes des salariés alors que ceux-ci ont contribué à l'épanouissement de la société et à l'amélioration des performances de l'outil de production, comme le prouvent les résultats de ces derniers mois. Il a également dénoncé l'attitude laxiste de la Direction du travail de la wilaya d'Annaba et tout particulièrement celle de l'Inspection de travail d'El-Hadjar qui n'aurait pas délivré le procès-verbal de non-conciliation que le syndicat n'a pas cessé de réclamer après que les deux parties eurent débouché sur une impasse dans leurs négociations. M. Smaïn Kouadria se félicitera toutefois de l'assistance dont ses camarades et lui-même ont bénéficié de la part de la wilaya d'Annaba, qui n'aura, d'après lui, ménagé aucun effort pour instaurer un dialogue aussi serein que possible entre l'employeur et les représentants des travailleurs et que les négociations aboutissent à un résultat qui soit satisfaisant pour tous. Pour conclure, le syndicaliste déclarera que toutes les dispositions légales ont été prises avant que les travailleurs n'observent ce mouvement de grève, tout comme il affirmera que le service minimum sera assuré pendant le débrayage.