Principaux résultats de la rencontre : le MDI créera une académie entrepreneuriale en Algérie. Une revue trimestrielle sur le management sera également publiée. En gros, la situation des entreprises se résume comme suit, 450 000 PME, dont 120 000 dans le secteur de l'artisanat : parmi les 330 000 restantes, un peu moins de 2 200 PME “qui comptent”, selon les termes de M. Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise, ce chiffre incluant les entreprises de 20 salariés et plus. Durant les 9 premiers mois de l'année 2009, le Centre national du registre du commerce (Cnrc) a enregistré 122 560 immatriculations (créations) dont 111 976 personnes physiques et 10 584 sociétés. Ce nombre global, comparé à celui de la même période 2008, fait ressortir une hausse de 9,4%. Concernant la nature des activités, une partie importante des personnes physiques (48%) sont inscrites dans le commerce de détail et dans une moindre proportion (14%) dans les services. Les sociétés sont plutôt présentes dans les services (31%), production industrielle et Btph (31%) et dans l'import et export (21%). Pour toute l'année 2008, le nombre global des inscriptions s'élève à 139 441 immatriculations ou créations de nouvelles d'entreprises, dont 125 989 personnes physiques (89%) et 13 452 personnes morales ou sociétés (11% du total). En soi, le nombre de Pme est déjà assez réduit, comparé à d'autres pays : ce qui se confirme avec le nombre également réduit des nouvelles inscriptions de sociétés (10 500 pour les neuf premiers mois de 2009, contre un peu moins de 13 500 pour toute l'année 2008). On est loin du minimum vital préconisé par M. Réda Hamiani. avec le rythme de 50 000 Pme par an – on est loin d'atteindre ce rythme –, on atteindra le million de PME dans 20 ans. On a un rythme de création de PME très lent, alors que la densification rapide du tissu de PME assure le développement durable du pays. Ce qui donne une idée de l'ampleur de l'effort à fournir sur de longues années. Incontestablement une faiblesse criante du nombre de création d'entreprises. Rythme très lent de création de PME Tels sont les termes dans lesquels se pose la question de l'entrepreneuriat en Algérie, celle qui aurait dû être la question centrale de toute la politique économique algérienne. Entre autres, et sauf les réalisation des très gros marchés publics commandés par l'Etat qui n'absorberont le chômage que provisoirement, le reste du tissu économique algérien actuel, à des niveaux aussi insuffisants, ne pourra absorber lui non plus la demande d'emploi actuelle et encore moins celle à venir, sans une orientation laissant une large place, non seulement à l'entreprise privée, mais à l'initiative privée avec des encouragements réels de nature à favoriser cet émergence qui tarde à venir. Les dernières mesures visant la protection des activités de production (lait, médicaments, céréales, et automobile à un terme plus éloigné) et à l'encadrement de l'investissement privé étranger ainsi que les recentrages des engagements algériens d'une adhésion à l'Omc et l'association avec l'Union européenne, pour une meilleure protection de l'activité économique nationale ainsi que la prise en charge par l'Etat de la mise à niveau des entreprises, sont des signes encourageants, certes des mesures de nature à favoriser cette émergence, mais restent insuffisantes tant les entraves à l'investissement et l'initiative persistent empoisonnant de manière significative et durable le climat des affaires. Voilà quel est le climat général dans lequel s'est tenu se symposium où l'on reste volontiers optimistes pour les années à venir et où des hommes d'affaires ont clairement posé les problèmes des entreprises algériennes : parce que la question ne concerne pas simplement la création des entreprises algériennes, mais leur fonctionnement même et leur développement. Certains hommes d'affaires ont identifié beaucoup d'entraves ainsi que quelques opportunités faciles à saisir, pas chères et qui sont de nature à économiser quelques centaines de millions de dollars au portefeuille devises algérien. Il reste à établir cette passerelle entre les autorités qui affichent un aussi grand dessin économique depuis la loi de finances complémentaires 2009 et les Pme qui ne demandent qu'à être reconnues comme sujets économiques majeurs. Et qui piaffent d'impatience. En fait, le 9e symposium international de MdI Business School sur l'entrepreneuriat a essayé d'aller au concret : qui sont les entrepreneurs ? Comment perçoivent-ils les opportunités ? Comment assurent-ils le développement de leur entreprise ? Quels rôles jouent-ils dans l'innovation et la croissance ? Quelle place pour l'entrepreneuriat ? Ce symposium a donc choisi de s'intéresser aux caractéristiques économiques qui peuvent avoir une influence sur le processus d'entrepreneuriat, qui peuvent pérenniser la structure d'un secteur en renforçant la productivité, mais qui peuvent également mener jusqu'à un changement structurel dans ce secteur grâce aux start-up innovantes. La réflexion n'a pas manqué et la nécessité s'est posée d'instaurer une véritable culture entrepreneuriale. Parmi les lacunes observées dans l'environnement entrepreneurial, celui de l'enseignement des pratiques entrepreneuriales au sein des établissements d'enseignement public. “La pédagogie est au cœur du défi entrepreneurial (car) il semble nécessaire de se pencher sur des questions relatives à l'instauration d'une culture entrepreneuriale, afin de motiver les étudiants à entreprendre des projets innovateurs”, estime MdI Business School. Il est à noter, enfin, que ce neuvième symposium qui s'est conclu par deux annonces : celle de la création par Manager Business School (MdI) une académie de l'entrepreneuriat, première du genre en Algérie et de la publication d'une revue trimestrielle, La Business Management Review (BMR) à partir du mois de décembre 2010 avec un numéro spécial au milieu de l'année.