Le président du Conseil consultatif de la PME, M. Bensaci, a affirmé que «la situation de la PME en Algérie ne reflète pas l'étendue des potentialités existantes». Un comité ad-hoc chargé de réfléchir à la problématique du développement et du renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises (PME) algériennes a été installé, hier, par le Conseil national économique et social (CNES) et le Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC/PME). Dans une intervention lors de la cérémonie d'installation, organisée à la résidence Djenane El Mithak, le Président du CNES, M. Mohamed Seghir Babes, a souligné la nécessité de s'approprier les bonnes pratiques de gouvernance des PME, l'amélioration de leur compétitivité, la maîtrise de l'expertise, l'innovation et l'intégration des nouvelles technologies. Il a appelé dans ce sens les membres du comité à réfléchir sur des «recommandations applicables», assurant que «la volonté politique pour les prendre en charge existe». Le ministre de la PME et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada a, de son côté, mis l'accent sur les efforts consentis par l'Etat dans le développement et la promotion des petites et moyennes entreprises, les étapes franchies dans la croissance du secteur, ainsi que les contraintes rencontrées et les mesures prises pour conforter la dynamique de développement ainsi enclenchée. M. Benbada a affirmé, à ce titre, que l'Algérie «entamera la vraie phase de développement des PME», évoquant l'élaboration d'un «plan d'action» d'une trentaine de mesures pour promouvoir davantage les PME. En matière de facilitation de financement des PME, et sur orientation du président de la République, le Gouvernement a pris des mesures pour pallier les différentes contraintes de financement et une commission gouvernementale a été installée au début de l'année, a-t-il indiqué. Le ministre a, par ailleurs, rappelé l'installation en juillet dernier, d'une commission gouvernementale pour la réalisation d'un programme de mise à niveau des entreprises. « Cette commission présentera à la fin du mois un programme de travail unifié pour réussir la mise à niveau des PME », a-t-il ajouté. Une autre grande commission gouvernementale a été installée en septembre dernier pour prendre en charge la problématique de développement et d'intégration des PME dans le programme de développement national. Cette commission achèvera ses travaux d'ici à fin 2009, a déclaré le ministre, soulignant que des mesures importantes ont ainsi été prises à l'effet d'enrayer les principaux obstacles à la promotion de la PME. Pour le Président du CNC/PME, M. Zaim Bensaci, la problématique du développement des PME et de renforcement de leurs capacités -ne peut pas être appréhendée valablement - en la dissociant du contexte de crise économique mondiale. Ce contexte «impose de nouvelles approches et des politiques spécifiques de soutien d'un secteur économique dont la contribution à la croissance économique nationale et à la création d'emplois peut-être plus significative», a-t-il estimé. M. Bensaci a soutenu que «la situation de la PME en Algérie ne reflète pas l'étendue des potentialités existantes», mais, a-t-il dit, «peut, outre sa contribution à la croissance économique nationale et à la création d'emplois, constituer également un puissant facteur de diversification des activités économiques et de promotion des exportations hors-hydrocarbures». Il faut reconnaître que beaucoup a été fait, à travers les agences gouvernementales, pour promouvoir et accompagner les porteurs de projets ; il est certain aussi que les politiques macro-économiques conduites depuis quelques années ont eu un impact non-négligeable sur l'entrepreneuriat. Cependant, les résultats obtenus restent insuffisants au regard des attentes ; L'Algérie ne crée pas assez d'entreprises. Il nous faudrait sans doute, au rythme actuel, plus de 30 ans pour disposer des 600.000 PME, soit le double du nombre de PME actuel, que notre pays ambitionne de créer pour assurer l'emploi dont a besoin notre population, réaliser un niveau suffisant d'intégration et de diversification de notre économie, revitaliser nos régions, développer nos exportations hors hydrocarbures, etc. Si les politiques et les instruments de promotion de l'entrepreneuriat que l'Algérie a mis en œuvre jusqu'ici ne sont pas si efficaces, c'est peut être - nonobstant d'autres insuffisances d'organisation qu'il s'agira d'identifier - parce qu'ils ne sont pas fondés sur une approche globale de l'acte entrepreneurial. Dans le contexte actuel de l'économie algérienne marqué par une ouverture de plus en plus grande, une concurrence exacerbée, et un secteur bancaire sur lequel pèse encore le passé de l'économie administrée, l'avenir des entreprises dépend, en grande partie, de la possibilité qu'elles ont à financer efficacement leur activité d'exploitation et d'investissement. Les griefs nourris par les entreprises envers le système bancaire sont nombreux ; ils portent sur divers aspects tels les conditions d'accès au crédit, le coût du crédit, les dysfonctionnements et les lourdeurs, voire les excès des banques et leur impact dépressif sur l'activité réelle etc.