Un ex-détenu de Guantanamo sur cinq qui a suivi le programme de réhabilitation mis en place par Riyad pour ses ressortissants de retour de la prison américaine, renoue avec des militants islamistes, a affirmé samedi dernier un responsable saoudien du contre-terrorisme. Sur 120 anciens prisonniers de Guantanamo, 25 ont versé à nouveau dans des activités extrémistes, après leur sortie du centre de réhabilitation, a indiqué aux journalistes Abdelrahmane al-Hadlaq, responsable du programme. “C'est une rechute de 9.5% pour les 300 Saoudiens, dont ceux arrêtés par les autorités saoudiennes, qui sont passés par le centre, mais c'est plus de 20% parmi les hommes de Guantanamo” a-t-il souligné. Parmi les récidivistes, une dizaine aurait rejoint Al-Qaïda au Yémen, quatre ont été tués dans des opérations anti-Al-Qaïda, et les autres ont été arrêtés et placés à nouveau en détention, selon le porte-parole du ministre de l'Intérieur, le général Mansour al-Turki. Les responsables imputent ces rechutes à un groupe de détenus rapatriés en Arabie Saoudite en novembre 2007. “Ils sont à la base de tout”, a estimé M. Turki. “C'est évident qu'ils ont contaminé un certain nombre de détenus de Guantanamo libérés avant eux”. M. Hadlaq a indiqué que le gouvernement étudiait toujours la possibilité d'étendre le programme à cinq nouvelles villes, avec en vue la réinsertion d'une partie des quelque 2 000 Saoudiens actuellement incarcérés pour liens avec le réseau d'Oussama ben Laden ou autres activités islamistes. M. Hadlaq a par ailleurs minimisé les craintes relayées par les médias sur l'enrôlement croissant de femmes saoudiennes par Al-Qaïda. Début juin, le numéro deux d'Al-Qaïda dans la péninsuwle arabique (Aqpa) avait menacé d'enlever des princes et des responsables saoudiens pour obtenir la libération d'une militante de premier plan arrêtée en Arabie saoudite, Haïla al-Kossaïr.