Mercredi 23 juin 2010. Jour décisif pour l'équipe nationale. Il est 15 heures, la capitale est pratiquement vide. La majorité des commerces a baissé rideaux. Tous les yeux sont rivés sur le tube cathodique que ce soit dans les cafés, salons de thé et même dans des boutiques et les parkings. les administrations ont fait de même en permettant à leurs employés de suivre le match à l'intérieur des entreprises. Au sein des foyers, c'est en famille sans distinction d'âges. L'événement était trop important. C'est à ce moment-là que l'officier Chahir, chef opérationnel de la BRI (Brigade des recherches et interventions) relevant de la Police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger a choisi de prendre la route avec sa patrouille pour une virée d'inspection afin de prévenir toute tentative criminelle. Le commissaire divisionnaire, Boualem Belasel, chef de la Police judiciaire d'Alger, avait fait le point la veille du match et instruit ses éléments à intensifier les patrouilles et à garder l'œil vigilant tout au long de cette journée. Nous avons accompagné cette brigade qui constitue l'élite de la police dans sa mission dans plusieurs localités. Rien n'était laissé au hasard. Les zones urbaines, les routes, les plages, autant de lieux qui nous ont permis de constater la lourde tâche des policiers dans leur mission de prévention et de sécurisation de la capitale. Alors que tous les Algériens étaient branchés, des jeunes policiers se sont mobilisés pour la sécurité des Algérois. D'ailleurs le chef de la brigade, l'officier Chahir, a préféré prendre une pause au quartier d'El-Harrach pour permettre à ses éléments de décompresser après les multiples ratages des Verts. “Ils sont des humains et Algériens plus que tout et nous travaillons en équipe”, nous dira-t-il. De temps à autre, les éléments de la BRI suivaient le match par le poste radio du véhicule. La BRI repère un véhicule suspect. Toute la brigade l'encercla, mais l'identification a révélé que le conducteur est un cardiaque qui n'a pas supporté de suivre le match chez lui et a préféré rester dans sa voiture dans un coin isolé. “On est là pour la sécurité du citoyen avant tout et on est à leur service”, d'ailleurs une vieille femme qu'on a rencontrée au quartier de Bourouba et dont le fils est détenu, n'hésita pas à les saluer “rabbi yahfadkoum”. L'officier Chahir lui sourit et nous dit : “ça c'est notre compensation, nous reflétons l'image de l'institution et ça nous donne chaud au cœur.” Au moment de notre passage par l'autoroute, la brigade repéra aussi un véhicule de marque 505 qui faisait une dangereuse manœuvre, aussitôt, l'officier informe la patrouille la plus proche pour intervention. “Généralement les criminels profitent de ces moments, soit pour les transactions de drogue ou tout autre forme de crime.” C'est l'heure de rentrer après une mission bien chargée. Aucun incident majeur n'est à signaler. Mais le travail n'est pas terminé. Ce ne sera qu'une halte.