Le sous-sol de la Grande Poste sera fermé la semaine prochaine pour des travaux qui seront entamés du mois de juin jusqu'à août. L'APC d'Alger centre a décidé en effet de réhabiliter tout cet espace en vue de l'ouverture de la bouche du métro. La fermeture définitive des trois commerces restants est prévue pour demain. Les locataires ont été destinataires d'une note de l'huissier de justice leur demandant de quitter les lieux au plus tard mercredi. Cette réhabilitation tombe à pic. Sur les lieux, les fuites d'eau sont partout et la saleté dans chaque coin. D'ailleurs, beaucoup de commerçants ont fait faillite. D'autres ont préféré baisser tout simplement rideau. Sur les 27 boutiques à l'origine, seules trois activent. Le premier est un salon de thé presque vide. A l'APC d'Alger centre, le vice-président chargé du social et de l'environnement, M. Bettache confirme que la majorité des commerçants n'ont pas payé leurs loyers depuis 1989, date de l'ouverture des lieux, qui se chiffrent en milliards de centimes. Ce qui a poussé l'APC à une action contre eux. «Une procédure judiciaire a été entamée contre les mauvais payeurs», précise M. Bettache. Ainsi, sur les 27 commerçants, 5 ont honoré leurs dettes. «Il n'y avait d'autres alternatives pour les commerçants que de payer ou partir», observe le vice-président. Mohamed, marchand de portables, a sous-loué son local. Hier, il s'affairait à ranger la marchandise dans des cartons en attendant de trouver un autre lieu à louer. «L'APC doit rénover tout le sous-sol, c'est une bonne initiative puisque cet espace est devenu un endroit malfamé», estime-t-il. En outre, le nombre d'agressions et de vols commis a fait fuir tous les clients. «A partir de 17 heures, plus personne ne peut entrer de peur d'être pris pour cible par les malfaiteurs», affirme Mohamed. En descendant les escaliers, une échoppe propose des bonbons de la papeterie et des timbres de collection. Le revendeur est un sexagénaire. «Il était temps pour fermer cet endroit et le rénover, c'est devenu insalubre à tout point de vue», se désole-t-il. Une fois les travaux de rénovation achevés, les commerçants récalcitrants à payer leur loyer peuvent se réinstaller à condition de s'acquitter de leurs dettes sinon les locaux vont être loués à d'autres personnes. En attendant, l'APC d'Alger centre a débloqué une enveloppe de 1,5 milliard de centimes pour refaire, entre autres, l'étanchéité et la climatisation du sous-sol. «Un délai de trois mois a été imposé à l'entreprise qui prendra en charge les travaux», précise M. Bettache.