Une réussite pour un début. Tout le monde apprécie dès lors qu'on découvre pour la première fois le village d'Aït Allaoua, niché en plein cœur du Djurdjura. Première fête des cerises dans un village déserté lors de la décennie noire. “Nous étions délaissés, sans défense et dans l'insécurité la plus effrayante”, se rappelle un père de la famille des Ath Allaoua. Dernièrement, les villageois, en partenariat avec les associations écologiques et les autorités locales, ont décidé de redonner vie à toute la région en saisissant l'opportunité de leur vocation première, l'arboriculture et plus particulièrement la cerisaie. Une occasion festive qui, décidément, aura des conséquences prometteuses. “Cette année, la récolte a été hypothéquée par les dernières intempéries, mais nous pouvons dire que nous sommes des plus épargnés, puisqu'on peut amortir un tant soit peu nos efforts”, nous explique –t-on. La randonnée autour des champs et vergers redonne espoir aux arboriculteurs qui auront par conséquent l'occasion d'exposer leurs préoccupations aux autorités concernées. Ils ne demandent qu'un peu plus d'aide et de considération. Notons que grâce à des personnalités influentes du monde universitaire, artistique et associatif, leurs doléances pourraient trouver une oreille attentive. D'ores et déjà, des rencontres pour d'éventuels échanges et formations sont inscrits au calendrier. Comment redonner espoir aux jeunes d'Ath Allaoua afin de renouer avec la terre de leurs ancêtres? L'exil et l'exode forcé n'ont laissé que quelque 250 habitants. “Il est donc nécessaire de souscrire à un projet dans le cadre du PPDRI qui incitera la jeunesse à reprendre le chemin du retour” dira un responsable communal. Ils sont déjà plusieurs à avoir bénéficié de l'aide à l'habitat rural. Il est vrai que vu les conditions climatiques difficiles, le relief accidenté, les 70 millions de centimes distribués en tranches ne font pas toujours des satisfaits. Par ailleurs, à Aït Allaoua, il n' y a pas que ces conditions, il y a d'autres considérations qui les enfoncent chaque jour un peu plus dans l'isolement, à titre d'exemple , l'avons-nous remarqué, l'absence du réseau de communication. “Coupés du monde, hors champ, pas de réseau”. Pour téléphoner, il faut se déplacer à quelques kilomètres et sortir du coin d'ombre. Profitant de la journée, des exposants du PND sont pris d'assaut par les visiteurs qui s'imprègnent du “sanctuaire de la biodiversité et de la réserve de biosphère que renferme le parc du Djurdjura”, d'autres stands appartenant aux éleveurs de bovins et de chèvres qui offrent leurs produits laitiers (variétés de fromages) à la dégustation et à la vente. Idem pour certains artisans bijoutiers et sculpteurs qui étalent leurs trésors et leurs œuvres artistiques. Le village n'a jamais eu autant de beau monde dans un climat de fête et de convivialité. Un point de vente où l'on propose la cerise à 400DA et 600DA, selon la variété a aussi fait le bonheur de certains villageois qui espèrent renouveler cette édition et en faire une tradition.