Les changements opérés par le coach Rabah Saâdane lors du dernier match du Mondial contre les Etats-Unis, ayant précipité la défaite et la sortie des Verts en Coupe du monde, ne sont pas un dossier clos, du moins pour l'attaquant Ryad Boudebbouze. Si, juste après ce dernier match, le Sochalien n'a pas voulu faire le moindre commentaire sur sa mise à l'écart, son silence a été de courte durée. Il n'a, en effet, pas apprécié de rester sur le banc contre les USA, surtout que la veille, Saâdane lui a fait savoir qu'il allait être titularisé. “Le sélectionneur Rabah Sâadane m'avait dit, mardi, que j'allais débuter la rencontre de mercredi contre les Etats-Unis. Le jour du match, je me retrouve sur le banc”, a révélé Boudebbouze dans une interview à l'Alsace. “Je n'ai pas compris parce que j'étais persuadé que je serai titulaire”, a-t-il poursuivi, en n'hésitant pas à critiquer le sélectionneur national Rabah Saâdane qui a joué la prudence au lieu de l'attaque à outrance pour tenter de chercher la victoire qui aurait pu propulser les Verts aux huitièmes de finale du Mondial. “Le pire, c'est qu'au lieu de me faire finalement entrer en jeu, alors que le score était toujours 0-0 et qu'on devait absolument gagner pour se qualifier, il fait entrer un milieu défensif. J'étais dégoûté, surtout qu'au final, on a quand même perdu 1-0…”, confesse-t-il. Et d'expliquer : “Personne n'est venu me voir. Mais peu importe ! Si encore j'avais fait un mauvais match contre l'Angleterre, j'aurais pu comprendre. Mais c'est ce soir-là qu'on a obtenu notre meilleur résultat (0-0) contre l'un des favoris du Mondial. Contre les USA, on aurait dû prendre des risques. Perdre 1-0 ou 3-0, ça n'aurait pas fait une grande différence. Il fallait gagner pour être aux 8es de finale, un point c'est tout.” Ryad Boudebbouze n'est d'ailleurs pas le seul à avoir été stupéfié par les décisions, plus défectueuses que maladroites, de Saâdane au cours du dernier match contre les Etats-Unis. Tous les observateurs n'arrivent pas à comprendre comment peut-on miser sur un vétéran comme Saïfi ou encore sur Ghezzal qui n'avait plus la tête en compétition et éliminer un attaquant percutant de la valeur de Boudebbouze qui a les qualités techniques et l'énergie capables de déstabiliser la défense des Yankees et apporter un précieux coup de main à la ligne offensive des Verts. “On pouvait faire mieux” La déception de ne pas avoir joué le dernier match n'a, toutefois, pas beaucoup gâché la joie de ce joueur de pouvoir prendre part, pour la première fois, à une Coupe du monde. “Ça m'a énervé sur le coup, parce que si l'on est venus en Afrique du Sud juste pour ne pas être ridicules et jouer le 0-0 à chaque match, ce n'était pas la peine de faire le déplacement. Mais c'est du passé. Je ne garderai que de bons souvenirs, comme ce groupe de joueurs formidables que j'ai rencontrés, les nouveaux amis que je me suis faits”, dira-t-il sans rancune. Boudebbouze croit, en tout cas, que l'Algérie n'a pas à rougir de son parcours. “Ce qui nous a empêchés d'avoir un meilleur rendement dans cette phase finale du Mondial n'était pas le problème offensif. Tous les matches étaient jouables. On le voit bien : on a rivalisé avec les deux meilleures équipes du groupe, l'Angleterre et les USA. On a, certes, joué trop la défensive, il nous manquait quelque chose offensivement. Mais j'ai pu voir que l'Algérie était vraiment à la hauteur d'une compétition de haut niveau. C'est vraiment dommage pour nous et tous nos supporters”, souligne l'ailier droit de la sélection nationale qui, malgré sa déception de ne pas avoir eu assez de temps de jeu, ne regrette rien. “C'est une bonne expérience. J'ai évolué pendant un mois avec de grands joueurs, et ça me sera forcément utile pour la suite avec Sochaux”, a-t-il tenu à préciser.