Une marche des enfants de chouhada sera organisée, le 3 juillet, de Tizi Ouzou à Alger, a annoncé, hier à Tizi Ouzou, le président de la Fédération des fils de chouhada (FFC). La manifestation démarrera à partir de la ville de Tizi Ouzou pour atteindre le siège de la présidence de la République à Alger. Une trentaine de wilayas prendront part à la marche dont les préparatifs sont en train d'être peaufinés par une commission ad hoc. “Nous allons marcher sur Alger pour défendre la mémoire de nos parents vis-à-vis desquels l'Etat n'a jamais honoré ses engagements. C'est aussi l'occasion pour les enfants de chouhada d'exprimer leur ras-le-bol suite à la non-prise en charge de leurs revendications sociales”, a déclaré Mustapha Oudiaï, qui rappelle au passage le préjudice moral subi par cette catégorie sociale depuis l'Indépendance ; c'est la preuve pour lui que les idéaux de la Révolution sont dévoyés. L'actualité nationale n'a pas été omise par l'orateur qui tire à boulets rouges sur le pouvoir qu'il accuse de tous les maux. “Nos parents ne sont pas morts pour que des gens volent les richesses nationales”, tempête-t-il coléreux. “Nous allons demander des comptes désormais”, avertit l'intervenant. L'action de samedi prochain se veut aussi une invitation au pouvoir de revenir aux fondamentaux de la Révolution. “Nous exigerons l'application de la plate-forme de la Soummam”, souligne encore M. Oudiaï. Ce dernier demandera, par ailleurs, l'application avec effet rétroactif de la loi 99-07 du 5 avril 1999 relative au moudjahid et au chahid. Or, la Fonction publique ne l'a appliquée qu'à partir de janvier 2008. Ce que refusent catégoriquement les enfants de chouhada. Sur un autre sujet, la FFC veut exhumer la loi criminalisant le colonialisme que le gouvernement a décidé de mettre sous le boisseau à l'heure actuelle. “Même certains députés qui ont signé pour ce projet de loi commencent à avoir des problèmes”, révèle le président de la FFC. L'épisode de la souillure de l'emblème national en Egypte lors du match de football entre l'équipe nationale et l'Egypte au Caire n'est pas près d'être oublié par les enfants de chouhada. “On ne pardonnera jamais aux Egyptiens qui ont brûlé le drapeau algérien et traité les chouhada de traîtres”, fulmine Oudiaï, avant d'exiger des excuses, quitte à rompre les relations entre les deux pays. La Fédération des fils de chouhada revendique quelque 5 000 adhérents. Ils seront tous au rendez-vous de samedi prochain, selon les prévisions du président de la FFC. Ils étaient plus de 8 000 manifestants lors de la marche organisée par la FFC le 19 mars 2007, rappelle-t-on. Une marche qui avait été empêchée au niveau de Bab-Ezzouar.