En butte à une sérieuse démobilisation de ses cadres, la compagnie aérienne Tassili Airlines serait sur le point de connaître un sort comparable à celui de Sahara Airlines, Eco Air et Khalifa Airways. Des syndicalistes remontent au créneau. La compagnie Tassili Airlines, créée en octobre 2001, dans le cadre d'un partenariat entre Sonatrach et la Direction du travail aérien (la Dix), une filiale d'Air Algérie, serait sur le point d'enregistrer un départ massif d'agents spécialisés, de pilotes, de mécaniciens et de techniciens de bord, notamment. Ces agents au nombre de 177, liés jusqu'à la fin septembre 2003 par une convention de deux années, ont émis le vœu de réintégrer la compagnie mère Air Algérie, tout en dénonçant la galère qui règne chez leur employeur actuel. Des démarches très poussées sont menées, apprend-on, par le syndicat d'entreprise auprès des directions des ressources humaines d'Air Algérie et de Tassili Airlines. La demande des représentants des travailleurs, confirmée lors de la réunion tripartite du 17 août écoulé, ne souffre d'aucune ambiguïté : ceux-ci exigent la réintégration pure et simple, dès la fin septembre 2003, de tout le personnel et les appareils et équipements relevant du patrimoine de l'ancienne DTA à Air Algérie. Tassili Airlines gère une trentaine d'appareils, des Beech Craft, des Cessna, des hélicoptères des Kingair 100 et des Groman, dont la majeure partie se trouve clouée au sol, par manque d'entretien, expliquent les syndicalistes. Parallèlement, la compagnie affrète régulièrement et à des tarifs exorbitants avions et équipages auprès de petites compagnies françaises essentiellement. À titre indicatif, un hélicoptère affrété par Sonatrach coûte approximativement 350 millions de centimes par mois. “Nous sommes en mesure de réaliser les mêmes missions pour moins de 30 millions pour la même période avec 2 équipages d'un pilote et d'un mécanicien. Ils confient près de 90% du fret aérien à de petites compagnies étrangères bien moins équipées que Tassili Airlines”, confie ce pilote qui justifie de plus de 20 ans d'expérience et d'ajouter : “Tous les ordres émanent d'un seul et même bureau”. Ce qui révolte le plus les syndicalistes c'est que le directeur général de Tassili Airlines n'a tenu aucune de ses promesses envers le personnel expérimenté de la DTA. Rien n'aurait été fait dans le cadre de l'amélioration des conditions de travail et aucun appareil nouveau n'est venu renforcer la flotte de la compagnie mixte. “Avant 2001, l'ex-DTA réalisait 17 000 heures de vol. Aujourd'hui, nous n'arrivons que difficilement à en effectuer 13 000 heures avec un personnel de 400 agents et un matériel qui ne demande qu'un minimum d'entretien”, déclare cet employé. La situation est très tendue, semble-t-il, au niveau de la base de Hassi Messaoud. Les délégués syndicaux, qui ont adressé tous azimuts un mémorandum détaillé de la situation qui prévaut à Tassili Airlines, se disent prêts à recourir à la grève, nécessaire pour faire aboutir leurs revendications. A. A.