Bien que la star du raï, Faudel, ait animé la deuxième partie de la soirée inaugurale, cette première soirée a connu une affluence timide. Toutefois, les prochaines affiches du festival, changeront, sans doute, la donne. Sans être folklorique ni trop contemporain non plus, le festival de la musique actuelle de Bordj Bou-Arréridj arbore fièrement son étiquette d'être davantage attaché à l'avenir de la culture algérienne qu'à son souvenir tout en faisant de la diversité des expressions culturelles. L'objectif est de “porter haut le drapeau du patrimoine national, à travers la vivacité de ses expressions actuelles”, soulignaient d'emblée les organisateurs. C'est ainsi qu'aux côtés de poids lourds du calibre de Faudel ou encore Cheb Khallas, le programme des soirées donne aussi la chance aux artistes en herbe. Au long de six jours, de la cinquième édition du festival de la musique actuelle 2010, des jeunes stars algériennes se succéderont sur scène et vont reprendre plus d'une cinquantaine des bons vieux tubes du répertoire musical algérien et universel. Les frontières entre les genres, qui se sont peu à peu estompées ces dernières années, étaient encore assez claires durant les premières années du festival. Le mélange de concerts de raï, de rock, de musique contemporaine et de musique du monde qui attendait les spectateurs indiquait déjà la direction qu'allaient emprunter par la suite plusieurs artistes en créant des musiques hybrides qui incorporent tous ces genres. La soirée d'ouverture a été animée par le groupe WTB d'Oran, Azou Hood Killer (hip-hop, et par le chanteur raï cheb Faudel, qui a revisité ses plus beaux tubes et autres standards raï, notamment Tellement je t'aime, Bladi hiya El Djazaïr, Baïda, S'hab el Baroud ou encore Abdelkader ya Boualem. Notons que ce début du festival a connu une timide présence du public bordjien, et ce, malgré cheb Faudel en tête d'affiche. En effet, les Bordjiens ne se sont pas déplacés en nombre pour cette première. Les organisateurs espèrent que cette deuxième soirée avec cheb Khallas, le festival connaîtra sa vitesse de croisière. Plusieurs vedettes de la chanson algérienne sont attendues durant ce festival, notamment Hakim Salhi, Lies Ksentini, cheb Khallas et cheba Sihem. Le public découvrira des groupes de différentes régions du pays : groupe Anwar de Relizane, Malaka, Zine G'dah, Dadou Phénomène, etc. Prendra également part à ce festival une star montante de la nouvelle génération d'émigrés, Rim K., invitée spécialement à ce festival pour son album glorifiant la révolution algérienne, sorti lors de la projection du film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb à Cannes. Une programmation qui reflète le positionnement culturel du festival qui avait fait de même l'année dernière en rendant un vibrant hommage à plusieurs artistes et en découvrant de nouvelles stars. Mais, au-delà de s'arrêter à l'hommage, les organisateurs tiennent à “démontrer, une fois de plus, que la mémoire musicale est commune et que tous les tubes sont appréciés par l'ensemble des peuples”. Une bonne musique transgresse la géographie et transcende les frontières.