Les scandales reviennent, cette semaine, sur la scène annabie. En effet, après ceux qui ont secoué récemment la coquette, à savoir, le scandale de la Chambre de commerce et d'industrie Seybouse de Annaba, où on a accusé son responsable d'être d'intelligence avec des services étrangers, et puis l'affaire de l'usine hippone Steel, une histoire d'arnaque de plus de 160 milliards de centimes et qui continue toujours d'alimenter les discussions, nous confie-t-on c'est au tour des services des impôts de défrayer la chronique par des pratiques portant gravement préjudice au Trésor public, selon nos sources. Ainsi, les enquêteurs de la brigade économique de la sûreté de wilaya de Annaba viennent de mettre au jour les agissements d'un réseau de trafiquants au sein des services des impôts à Annaba. L'enquête, toujours en cours, fait état, pour la seule année 2002, d'un trafic qui a causé à l'Etat un manque à gagner de plus de 67 milliards de centimes en taxes sur la valeur ajoutée (TVA) uniquement. Ce scandale a été découvert à la suite d'une longue et minutieuse enquête, avec des investigations très poussées. Le trafic en question concernait la délivrance d'attestation de franchise, qui exonérait le bénéficiaire de la TVA. cette attestation, délivrée uniquement aux exportateurs, a été cédée à de nombreux commerçants locaux, selon les enquêteurs. Les éléments de l'enquête révèlent à ce sujet que de nombreux clients, ayant récupéré leurs marchandises (différents produits ferreux, dont du rond à béton) auprès de l'entreprise Ispat sans payer la TVA, puisque bénéficiaires d'attestation de franchise, ont écoulé tranquillement les produits sur le marché local. À titre d'exemple, un commerçant qui a bénéficié de trois attestations de franchise a, à lui seul, causé une perte à l'Etat de plus de 250 millions de centimes. Des éléments proches de l'enquête signalent qu'il s'agit là d'un important réseau composé de véritables “barons” qui opèrent avec l'implication de certains cadres et employés des services des impôts de Annaba. Ainsi, c'est pour la première fois dans l'histoire des services des impôts, à Annaba, qu'un réseau aussi important soit pris en flagrant délit. Cependant, et comme à l'accoutumée, les barons très futés qui sont derrière ce trafic sont sortis indemnes, affirme-t-on, car ils ont utilisé, pour faire sortir et vendre la marchandise localement et dans la plupart des cas, des registres du commerce établis au nom de jeunes naïfs, des “nouveaux” dans le domaine. B. B.