Ces sentences résonnent beaucoup plus comme un avertissement à quiconque, quelles que soient ses raisons, porterait atteinte au symbole de l'indépendance de l'Algérie représentée par cet étendard vert et blanc, frappé par le croissant et l'étoile rouges. Nous nous sommes habitués aux scènes de contestations, notamment lorsqu'il s'agit de distributions de logements sociaux, qui se sont souvent transformées en émeutes dans de nombreuses communes d'Algérie. Pour se faire entendre et surtout faire réagir rapidement les autorités locales, les émeutiers coupent généralement routes et autoroutes. Mais, à Sidi-Salem du côté d'Annaba, la protestation a dépassé le seuil de l'entendement il y a trois semaines environ. Les contestataires sont allés jusqu'à brûler l'emblème national et le remplacer par celui de la… France sur le fronton de la mairie ! Ce geste, d'une gravité incommensurable, a été sévèrement puni par la justice algérienne, comme en témoignent les lourdes peines allant de deux à huit années de prison ferme prononcées par le tribunal à l'encontre des accusés. Ces sentences résonnent beaucoup plus comme un avertissement à quiconque, quelles que soient ses raisons, porterait atteinte au symbole de l'indépendance de l'Algérie représentée par cet étendard vert et blanc, frappé par le croissant et l'étoile rouges. Néanmoins, la seule explication de ce comportement inadmissible résiderait dans le fait que ses auteurs ont été poussés à bout. Connu pour être impulsif, l'Algérien est toutefois nationaliste et montre à chaque fois son attachement à sa patrie. Et c'est certainement dans une situation d'une extrême gravité que les citoyens de Sidi-Salem ont agi de la sorte pour montrer leur désarroi. Et là, la responsabilité des autorités locales est entièrement engagée, car il y avait sûrement quelque chose à faire pour apaiser la tension. Certes, il faut frapper d'une main de fer quand il s'agit d'une pareille atteinte à un symbole de l'Algérie, mais en parallèle il y a lieu d'assumer les responsabilités par rapport aux citoyens au niveau des assemblées locales. Nombreuses sont les défaillances enregistrées dans beaucoup de communes, dont les répercussions négatives sur la vie quotidienne la rendent dure et amère. Il n'en demeure pas moins que le respect des symboles de l'Algérie passe avant tout.