Les touristes ne se bousculent pas encore à Annaba, et les professionnels appréhendent une saison assez médiocre en termes d'affluence, à en juger par le nombre très réduits de visiteurs enregistré, pour le moment du moins. “Nous attendons ce qui se passera après les résultats du bac, et là, vraiment, on pourra juger”, nous a déclaré en début de semaine El Hadj, le doyen des hôteliers de Annaba, propriétaire d'un hôtel au centre-ville, qui craint une mauvaise saison. Manque de parkings, coupures intempestives d'électricité, manque d'hygiène, moustiques, autant de carences à prendre en compte à moyen et long terme. Autre sujet d'inquiétude qui fait fuir les visiteurs, les moustiques. “C'est insupportable, et c'est une des premières questions que posent les gens avant de se décider à rester ou pas”, nous dit El Hadj. À cela le représentant de la corporation accuse la mauvaise publicité faite à Annaba, en ce qui concerne la sécurité, ce qui est loin de la réalité quotidienne. Sur ce sujet, un autre hôtelier nous fait savoir que “la ville de Annaba n'est pas plus exposée que d'autres, et les agressions sont le fait, le plus souvent, d'affaires personnelles. On ne doit pas pour cela exagérer et parler d'Annaba comme d'un coupe-gorge. Les touristes qui viennent repartent satisfaits de ce côté. Ils ne se plaignent pas du manque de sécurité, au contraire, mais des moustiques, de la saleté de la ville, des prix exorbitants pratiqués par les commerçants. Voilà les véritables problèmes rencontrés”. Cet hôtelier nous fait part de son inquiétude : ses seuls clients depuis le matin sont deux couples, alors que par le passé, il assure avoir, pour la même période, au moins 75% de clientèle, avant d'afficher complet jusqu'à septembre. “Les familles ne viennent que pour un jour ou deux, avant de se rendre en Tunisie où elles passent leurs vacances, cela fait mal au cœur !” Pour tous les professionnels interrogés, il semble que ce soit l'absence de collaboration des autorités locales avec les hôteliers, une relation jugée plutôt “administrative et rigide”. “Nous gagnerions beaucoup à travailler ensemble, on doit se pencher sur les problèmes rencontrés par nous autres les hôteliers. Certes, on exige de nous d'être aux normes, c'est logique, mais personne ne se soucie de nos contraintes !”